CN 1301, 2500 653/2117376. Altitude 393-399 m. Date des fouilles : 15.5.2012-30.11.2015. Site connu mais largement complété. Références bibliographiques : J. Terrier, Découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 2008 et 2009. Genava, n.s. 58, 2010, 154-155 ; M.-A. Haldimann/J. Terrier, L'archéologie à l'est de la cité. Genava, n.s. 59, 2011, 93-100 ; E. Broillet-Ramjoué, Genève, Saint-Antoine. as. 37, 2014, 44-45 ; E. Broillet-Ramjoué, L'esplanade de Saint-Antoine – un complément essentiel à la connaissance du développement du flanc oriental de la cité. Archéologie genevoise 2012-2013. Patrimoine et architecture. Série archéologie 2, 48-52, Genève 2015. Fouille de sauvetage programmée (abaissement du niveau du sol de l'esplanade de St-Antoine, mai-novembre 2012). Surface de la fouille 3152 m². Fouille programmée sur la partie nord de la place (novembre 2012-novembre 2015). Surface de la fouille 700 m². Entretien du site (octobre-décembre 2016).
Les observations des travaux devaient originellement vérifier l'existence, mentionnée par des sources écrites, d'un ouvrage défensif particulier, le « mottet » de St-Laurent, édifié en 1537 aux abords de la porte de St-Antoine. Cette construction se verra rapidement intégrée comme cavalier au-dessus de la vaste plateforme du bastion du même nom, érigé sur les lieux à partir de 1560 et dont une casemate donnant accès à son orillon sud a été ramenée à la lumière. Le dégagement du flanc sud du mottet, repéré au nord de la place, a par ailleurs entraîné la mise au jour fortuite d'une tombe double en coffre de pierres récupérées, remontant à la fin du 4ᶜ ou au début du 5ᶜ siècle apr. J.-C. Cette découverte a permis l'instauration d'une fouille programmée qui a révélé, depuis, la partie sud-ouest d'une imposante église funéraire du haut Moyen Âge, l'église de St-Laurent, construite entre les 5ᵉ-7ᵉ siècles et entourée de son cimetière. Ces témoins recouvrent en partie les sépultures de la nécropole tardo-antique et constituent un ensemble particulièrement exceptionnel pour cette période (fig. 47). Ils seront eux aussi recouverts par des inhumations postérieures, s'installant entre le 10ᵉ et le 11ᵉ siècle sur l'ancienne zone cimetériale et le portique de l'église, alors laissé à l'abandon. C'est probablement à une phase encore plus récente que l'on peut rattacher quelques tombes multiples, retrouvées, pour leur part, dans la nef de l'ancien bâtiment religieux et qui attestent probablement des morts causées par des épidémies. L'ensemble du corpus fouillé atteint ainsi plus de 300 faits funéraires, compris entre la fin du 4ᶜ et le début du 16ᵉ siècle. En marge occidentale de l'établissement religieux, les traces fugaces d'un habitat du début du règne d'Auguste ont été reconnues sous le vide sanitaire évoqué plus bas. Cette première occupation est matérialisée par des structures en négatifs ainsi que par des fosses-dépotoirs circulaires, contenant beaucoup de matériel et de faune. Des constructions légèrement postérieures, auxquelles est lié le dépôt secondaire d'une incinération remontant au début du 1ᶠ siècle apr. J.-C., semblent avoir été détruites par un glissement de terrain. Ces premières demeures sont en partie recoupées par les vestiges d'une résidence gallo-romaine, remontant à la seconde moitié du 1ᶠ siècle apr. J.-C. Ils restituent une pièce de service ou de stockage rectangulaire, érigée au-dessus d'un vide sanitaire, composé majoritairement d'amphores à huile originaires d'Espagne. Si ce genre de réalisations est largement connu dans le monde romain et ses provinces, il s'agit, à Genève, du premier exemple conservé (fig. 29). Les investigations archéologiques sont actuellement suspendues, le temps qu'une décision politique concernant la conservation in situ des vestiges dans le cadre d'un site aménagé soit prise. Dans l'intervalle, des travaux de conservation et de protection des vestiges ont été entrepris depuis l'automne 2016.
Mobilier archéologique : céramiques, monnaies, objets de la vie courante (fibules, stylets, jetons en os, boucles de ceinture en os, boucles de chaussure en bronze, etc.), matériel lithique et métallique. Matériel anthropologique : 311 tombes et réductions. Faune : pas encore étudiée. Prélèvements : charbons de bois et d'ossements humains pour des analyses C14; tombes multiples pour analyses ADN. Datation : archéologique. seconde moitié du 1ᵉʳ s. av. J.-C.-18ᵉ s. apr. J.-C. SCA GE, E. Broillet-Ramjoué.
Genève GE, Esplanade de St-Antoine
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Détail de la chronique
Commune
Genève
Canton
GE
Lieu-dit
Esplanade de St-Antoine
Coordonnées
E 2500608, N 1117311
Altitude
393 m
Numéro de site cantonal
--
Numéro d'intervention cantonal
--
Nouveau site
Oui
Prélèvements
bois/charbon de bois, os
Analyses
DNAa
Institution
--
Date de la découverte
--
Surface (m2)
3152 m2
Date de début
15 mai 2012
Date de fin
30 novembre 2015
Méthode de datation
archéologique
Auteur.e
--
Année de publication
2017
Époques
Moyen Âge, Empire romain, Époque moderne, Époque contemporaine
Type de site
--
Type d'intervention
fouille (fouille de sauvetage/préventive)
Mobilier archéologique
céramique, métal (monnaies/médailles), métal (pièce d'habillement), pierre (outil), métal
Os
squelettes humains
Matériel botanique
bois/charbon de bois
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