CN1205, 2575 515/1 179 292. Altitude 577 m. Dates des fouilles: 11.1.-1.2, 8.4.-13.5., 5.9.-11.10.2022. Références bibliographiques: Andrey, I./Schöpfer, H./Waeber-Antiglio, C. (1999) L'abbaye cistercienne d'Hauterive. Patrimoine fribourgeois, n° spécial 11. Fribourg; Guex, F./Lepori, M.-G./Baeriswyl, J.-L. (2007) Le cloître de l'abbaye d'Hauterive. Patrimoine fribourgeois, no spécial 17. Fribourg; Tremp, E. (1988) Wie gründet man ein Zisterzienserkloster? Die Anfänge der Abteien Hauterive und Hauterêt. Zeitschrift für Schweizerische Kirchengeschichte 82, 115-141; Waeber-Antiglio, C. (1976) Hauterive, la construction d'une abbaye cistercienne au Moyen Âge. Scrinium Friburgense 5. Fribourg; Waeber-Antiglio, C. (2009) L'abbaye cistercienne d'Hauterive. Guides de monuments suisses 469/470. Berne. Fouille de sauvetage programmée (restauration de l'église). Surface de la fouille env. 92 m². Cultuel/rituel, établissement, funéraire.
Depuis la fin de l'été 2021, des travaux de restauration ont été entrepris dans l'église Sainte-Marie de l'abbaye d'Hauterive. Ce chantier marque une nouvelle étape dans la restauration générale du monastère débutée par le cloître et le couvent dès les années 2000.
L'abbaye cistercienne, fondée entre 1131 et 1137 par Guillaume de Glâne, est composée de plusieurs bâtiments. L'église date, pour sa phase la plus ancienne, du 12ᵉ s. Le Service archéologique de l'État de Fribourg a été régulièrement mis à contribution pour documenter le sous-sol de l'église à l'emplacement des futures installations techniques.
Les investigations ont été effectuées par sondages pour assurer la circulation dans l'église, et évaluer la faisabilité des solutions retenues pour la restauration. Dans le cadre des travaux de 2022, une fouille a été conduite dans la nef, dans la partie nord de la quatrième travée et dans le chœur monastique. L'extrémité orientale de ce dernier a révélé une zone funéraire. La dépose de sept dalles (datées pour la plupart du 17ᵉ et du 18ᵉ s.), a permis de mettre au jour dix inhumations, deux réductions et des ossements déplacés de tombes plus anciennes.
Ces squelettes font actuellement l'objet d'une étude anthropologique. Parmi les dix sépultures fouillées, sept individus étaient inhumés en pleine terre, tête à l'ouest, et trois dans un cercueil cloué ou un coffrage de bois, avec la tête à l'est. À ces questions d'orientation et de type d'aménagement, s'ajoute la problématique de l'identification des défunts en raison du manque d'inscriptions sur les dalles funéraires et des nombreux recoupements entre individus.
Selon nos premières observations, les sépultures en pleine terre sont antérieures aux inhumations en cercueil ou coffrage. Le mobilier issu des tombes est peu abondant: boutons en bronze, textile, rares monnaies, restes de chapelet; des traces de l'habit liturgique, la coule, sont aussi visibles selon les cas.
Dans le chœur des moines, le démontage des stalles, dont les bois sont datés par dendrochronologie de 1478-1479, a révélé des objets perdus par les clercs. Le soubassement des stalles apparaît modifié par des renforcements tels que des sablières et des blocs de soutien en tuf ou en molasse disposés au cours des siècles. À l'origine, les sièges bas reposaient sur un dallage de molasse identique à celui employé pour le passage central étroit qui permettait de franchir le jubé de chaque côté duquel se dressait un siège supplémentaire de stalles aujourd'hui disparu.
Sous ce mobilier liturgique exceptionnel et le dallage de molasse, un ancien niveau induré d'argile qui comporte plusieurs trous de poteau et potelets a été mis au jour. Ces négatifs sont peut-être les témoins d'un ensemble liturgique médiéval antérieur. Des enduits peints en faux-appareil, cachés par les stalles actuelles, ont été révélés sur les piliers.
Dans la travée fouillée de la nef, une maçonnerie qui coupe la largeur de l'église du nord au sud soulève l'hypothèse d'une division spatiale supplémentaire destinée aux infirmes. Ainsi, d'est en ouest se succéderaient le chœur des moines, le chœur des infirmes et un secteur dévolu aux convers et fidèles.
La découverte en bordure de sondage de l'extrémité d'un mur courant en direction de l'ouest reste pour l'heure énigmatique. En revanche, plusieurs fosses contenant des blocs de molasse témoignent des transformations opérées au cours des siècles dans l'édifice.
Mobilier archéologique: céramique, verre, métal, organique. Matériel anthropologique: squelettes. Faune: ossements. Prélèvements: charbons de bois, sédiments, os. Datation: archéologique; historique. Moyen Âge. SAEF, C. Fallet, A.-L. Pradervand.
Posieux FR, Abbaye d'Hauterive
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Détail de la chronique
Commune
Hauterive (FR) (Ancienne commune: Posieux)
Canton
FR
Lieu-dit
Abbaye d'Hauterive
Coordonnées
E 2575515, N 1179292
Altitude
577 m
Numéro de site cantonal
--
Numéro d'intervention cantonal
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Nouveau site
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Prélèvements
bois/charbon de bois, os, échantillons de sédiments géoarchéologiques
Analyses
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Institution
--
Date de la découverte
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Surface (m2)
92 m2
Date de début
11 janvier 2022
Date de fin
11 octobre 2022
Méthode de datation
historique, archéologique
Auteur.e
--
Année de publication
2023
Époques
Moyen Âge, Époque moderne, Époque contemporaine
Type de site
habitat (établissement isolé), cultuel/religieux, funéraire
Type d'intervention
fouille (fouille de sauvetage/préventive)
Mobilier archéologique
céramique, verre, métal, matériel organique
Os
squelettes humains, ossement d'animaux isolés
Matériel botanique
bois/charbon de bois
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