CN 1264, 554 550/145 800. Altitude 406 m.
Date des fouilles: juillet 1989-octobre 1990.
Site nouveau.
Fouille programmée (restauration intérieure). Surface de la fouille 900 m².

Les fouilles ont permis d'une part de déceler des traces témoignant d'une zone construite au Haut Moyen Age, vraisemblablement à destination funéraire, d'autre part à préciser certains détails du tracé des églises romane et gothique. Ces éléments devront être précisés dans le cadre de l'étude des résultats qui reste à faire. Au total, 838 sépultures ont été dégagées sur l'ensemble de la surface. Près de 50 d'entre elles au moins sont situées chronologiquement avant la construction de l'église romane. Une tombe à dalles, rectangulaire (t. 659), contenait un individu accompagné d'une plaqueboucle de ceinture, taillée dans un bois de renne, et illustrant une scène de Jonas ; cet objet doit être daté du 6ᵉ siècle. Par ailleurs, cette même sépulture était en étroite relation avec un fragment de mur, fait de boulets et galets liés dans de la terre glaise, lequel semblait limiter une construction vers le nord. Un autre fragment de mur, de même nature, semblait former une limite vers l'ouest. Enfin, quelques sépultures anciennes, par leur disposition régulière en rangées successives, laissent entrevoir des inhumations à l'intérieur d'un édifice, certainement une (ou des) première(s) église(s). Toutes ces données convergent pour nous laisser supposer l'existence, au Haut Moyen Age, d'un site bâti dans et autour duquel des sépultures sont aménagées. L'église romane présentait un plan composé d'une nef et de deux bas-côtés de quatre travées, d'un transept saillant sur lequel s'ouvrent trois absides semi-circulaires. Il faut remarquer que l'abside principale fut primitivement conçue pour abriter une crypte, projet qui fut abandonné en cours de réalisation. Les deux absides latérales sont de surfaces inégales, l'absidiole nord présentant un diamètre plus réduit que l'abside sud. Enfin, sur le plan de l'aménagement, un chancel délimitait le chœur liturgique à la croisée du transept. Aux 13ᵉ / 14ᵉ siècles, une première église gothique est édifiée, pour laquelle on élargit l'ancienne nef romane. Il a été possible de déterminer l'organisation de son chevet : de chaque côté du chœur se développant sur deux travées, un groupe de deux chapelles quadrangulaires et voûtées sur croisée d'ogives s'ouvrait sur le collatéral correspondant. Ultérieurement, au cours des 14ᵉ et 15ᵉ siècles, des chapelles latérales s'ouvrent sur chacun des côtés de l'édifice. Enfin, lors de la reconstruction de l'église au 16ᵉ siècle (1552-1533) qui suit l'érection du clocher-porche actuel, un premier projet prévoyait un édifice plus long qu'actuellement, doté d'un nouveau chœur. Mais l'église conserva finalement ses dimensions antérieures, et le premier chœur gothique fut intégré au nouvel édifice. Les structures des divers bâtiments ont révélé la présence de gros blocs monolithes en calcaire du Jura, qui sont des remplois romains. Un de ces blocs, sculpté et figurant un masque qui évoque Sylvain, divinité des forêts et des champs, a été retrouvé pris dans des fondations en relation avec l'église gothique des 13ᵉ / 14ᵉ siècles ; il devait s'agir d'un acrotère sommital provenant probablement de la basilique du Forum de Nyon et datant du début du 2ᵉ siècle (selon Ph. Bridel).

Objets : MCAH Lausanne.
Investigations et documentation : Atelier d'archéologie médiévale Moudon, P. Eggenberger, Ph. Jaton, H. Kellenberger, A. Müller et L. Auberson.
Datation : archéologique.
Atelier d'archéologie médiévale Moudon, Ph. Jaton.