CN 1203, 2539096/1181079. Altitude 435 m.
Date de la fouille: novembre 2021.
Références bibliographiques: De Raemy, D. (2004) Châteaux, donjons et grandes tours dans les Etats de Savoie (1230-1330): un modèle: le château d'Yverdon. CAR 98-99. Lausanne.
Analyse du bâti (restauration du château).
Château.

Le château d'Yverdon fait l'objet d'une nouvelle campagne de restauration répartie sur plusieurs années touchant les élévations des tours et de la façade orientale. La première étape, débutée cette année, concerne la tour sud-ouest dite 'Tour des Juifs'. Ces travaux permettent de compléter la connaissance historique de cet édifice bien que ce dernier ait déjà fait l'objet d'importantes analyses tant au niveau des sources que du bâti.

Le château d'Yverdon a été réédifié entre 1259 et 1285 par les comtes de Savoie, Pierre II de Savoie et son successeur Philippe, suivant un plan régulier, soit un rectangle flanqué de quatre tours aux angles. La tour sud-ouest a été reconstruite, après un effondrement, entre 1605 et 1607 par les maîtres maçons vaudoisiens Daniel Heintz et Albrecht Schmid.

Le soubassement taluté en grand appareil de grès est d'époque médiévale, il est percé de trois archères à simple fente et à niche en sifflet. Au-dessus, l'élévation en tuf appartient à la reconstruction de 1605-07, c'est une construction très soignée en pierres de taille à joints fins, maintenus par des crampons en pi. Le parement externe de la tour est monté avec des blocs de tuf, tandis que le parement interne est constitué de blocs de molasse. La tour était percée de canonnières en trou de serrure, transformées ultérieurement en baies (fig. 93) et au sommet de larges canonnières alternées avec de petites baies.

Les ouvertures, décorées de bossage en place d'encadrement, ont été façonnées avec une stéréotomie précise. La forme des canonnières en trou de serrure peut être restituée d'après les vestiges conservés. Construite sur un sol instable, la tour a rapidement présenté des fissures, déjà représentées sur un relevé de Wilading de 1671. La présence d'agrafes pourrait expliquer qu'à de nombreux endroits, ce sont les blocs qui se sont fendus en deux plutôt qu'un écartement des joints.

Cette opération a permis de distinguer les parties reconstruites au début du 17e s. des parties plus anciennes, et d'observer les techniques employées lors du chantier de reconstruction.
Mobilier: métal.
Datation: archéologique; historique. 17e s.
Archéotech SA, Épalinges, M. Glaus et D. de Raemy.