CN 1203, 2538760/1181145. Altitude entre 430 et 434 m. Dates des fouilles : 17.3.-6.5., 1.-11.6. et 25.8.-16.10.2015. Références bibliographiques: F. Christe, Yverdon-les-Bains, Rue des Casernes N° 5-7. Documentation des murs de ville et des aménagements annexes, août 1989. Rapport inédit, Archéotech SA, 1994; C. Javet/D. de Raemy, Yverdon, Rue et Esplanade des Casernes. Surveillance des fouilles et terrassements, avril-juillet 1998. Rapport inédit, Archéotech SA, 1999; D. de Raemy/O. Feihl, Yverdon, Rue des Moulins et Esplanade des Casernes. Sondages 2000. Rapport inédit, Archéotech SA, 2000; O. Feihl/T. Caspar/D. de Raemy, Yverdon, Rue des Moulins. Surveillance archéologique des tranchées SWISSCOM, octobre à décembre 2000. Rapport inédit, Archéotech SA, 2001; F. Menna/A. Schopfer Commune d'Yverdon-les-Bains, Rue des Jordils. Rapport sur les investigations archéologiques dans le cadre du remplacement des canalisations eau-gaz-électricité. Rapport inédit, Archeodunum SA, Gollion, 2004. Fouille de sauvetage programmée (remplacement des services et réfection de la voirie). Surface de la fouille 1250 m². Habitat. Voirie.

Au printemps 2015, les services techniques de la ville d'Yverdon-les-Bains ont entrepris d'importants travaux de réfection d'infrastructures et de voirie entre le n° 5 de la Rue des Moulins et le carrefour de cette dernière avec la Rue des Jordils. Ces interventions se déroulant dans l'emprise de l'ancien Faubourg de l'Hôpital, en partie sur un ensemble de bâtiments détruits durant la première moitié du 20e siècle et à l'emplacement d'une tranchée téléphonique ayant livré de nombreux vestiges en 2000, des investigations archéologiques approfondies ont été planifiées sous mandat de l'Archéologie cantonale en collaboration avec les maîtres de l'ouvrage. La première étape a consisté en la fouille de la voie en direction du nord pour le remplacement des canalisations. De nombreuses tranchées latérales ont également été réalisées lors de ces travaux. L'excavation a été effectuée jusqu'à 1 m de profondeur en respectant les vestiges et les niveaux archéologiques conservés. Les façades des bâtiments du côté nord-ouest de la Rue des Moulins, des portions de fondations des fortifications du Faubourg, des parties de bâtiments antérieurs à celles-ci et des aménagements successifs de la berge du canal des Moulins ont ainsi pu être documentés. Les bâtiments sur rue correspondent à ceux présents sur le cadastre de 1737 (plan cadastral de Treytorrens, 1737, fol 3-4 Réf. AY/Ca2) tandis que les aménagements défensifs appartiennent aux travaux de 1513-1515 connus au travers des sources (pour les détails de la construction du boulevard d'artillerie dans les comptes de la ville d'Yverdon 1513-1514, 1514-1515 et 1515-1516, Réf. AY/BA15; fig. 65). Le terrassement s'est ensuite poursuivi dans la masse jusqu'à une profondeur de 1.9 m. Un grand nombre de trous de poteaux ainsi que plusieurs fosses et fossés ont été observés en fond de fouille dans la partie nord-est de l'excavation. Ils pourraient correspondre à des aménagements d'habitat. Les niveaux d'occupation en lien avec ces structures sont cependant totalement érodés et tout mobilier en est absent. Seules des analyses par le radiocarbone permettront donc d'en préciser la datation. La deuxième étape s'est concentrée sur le carrefour entre les Rue des Moulins et des Jordils. Seul un décaissement de 0.7 m a été réalisé pour le réaménagement de la voirie. Les culées et le départ de l'arche d'un petit pont de la fin du 19e siècle et des aménagements de rive du canal des Moulins sont les principaux éléments mis au jour lors de ces investigations. Lors de l'ultime étape, la route en direction du sud a été décaissée jusqu'à 0.7 m de profondeur. Les murs intermédiaires des bâtiments repérés au printemps et plusieurs de leurs aménagements intérieurs, dont des foyers, ont été documentés. Une partie des installations intérieures du boulevard d'artillerie, dont un puits, un four et plusieurs états de foyers, ont également été fouillés. Des niveaux de voirie aménagés contre le bastion et différents aménagements postérieurs ont enfin été repérés. En parallèle à la documentation des vestiges, l'intervention de 2015 a permis la récolte d'intéressants ensembles de mobilier. En plus du quartier de la fin du Moyen Âge, des constructions en bois plus anciennes ont été identifiées. Quelle que soit leur datation, ces vestiges inédits éclaireront une page méconnue de l'histoire yverdonnoise.

Mobilier archéologique: céramique, terre cuite architecturale, verre, fer, bronze, bois, blocs architecturaux. Faune: pas encore analysée. Prélèvements: tourbière, macrorestes, dendrochronologie. Datation: archéologique. Moyen Âge; Temps modernes. Archéotech SA, Epalinges, R. Andenmatten, F. Carrard et Y. Bourqui.