CN 1185, 579 240/183 745. Altitude 537 m.
Date des fouilles : octobre 2014.
Références bibliographiques : M. Strub, La Ville de Fribourg : les monuments religieux I. MAH, Canton de Fribourg II. MAH 36, 247-315. Bâle 1956; AF, ChA 1987/1988, 1990, 51-52; 1989-1992, 1993, 56-68; S. Gasser, Die Kathedralen von Lausanne und Genf und ihre Nachfolge. Früh- und hochgotische Architektur in der Westschweiz (1170-1350). Scrinium Friburgense 17, 253-262, 336-337. Berlin 2004; D. Heinzelmann, Ausgrabungen und Bauuntersuchungen im Freiburger Augustinerkloster. CAF 12, 2010, 108-125; AAS 93, 2010, 271-272; D. Heinzelmann, Sakramentstabernakel der Augustinerkirche in Freiburg. CAF 15, 2013, 94-103; AAS 94, 2011, 271-272; CAF 13, 2011, 235-236; AAS 95, 2012, 206; CAF 14, 2012, 165-166; AAS 97, 2014, 255; CAF 16, 2014, 136-137.
Analyse d'élévations programmée (restauration). Surface de la fouille 800 m².
Église conventuelle.

Le rafraîchissement de l'intérieur de l'église de l'ancien couvent des Augustins a offert l'opportunité d'effectuer des observations qui permettent de compléter les informations obtenues ces dernières années sur la chronologie de la construction grâce aux analyses des élévations extérieures. Alors que la consécration des autels en 1311 avait été interprétée comme marquant l'achèvement de la construction, il est désormais clair que le chœur n'a pas été achevé avant 1325, mais au plus tard vers 1349, et la nef vers 1370.
Dans la nef, les sondages ont confirmé que les parois portent les vestiges de décors peints du 14ᵉ au 17ᵉ siècle, ce qui interdit tout complément de l'analyse des élévations. Dans le chœur, la dépose du mobilier, en particulier des portes et de leur chambranle marqueté de 1744, a donné accès aux rares portions de murs qui n'ont pas été touchées par les travaux de 1783. Il a ainsi été possible de constater que la porte donnant accès à la sacristie sud était non seulement postérieure à la construction du mur sud du chœur, mais également au plus ancien décor peint conservé.
Ce décor, de faux appareil à larges joints blancs sur fond gris, est enrichi à l'est, en tout cas dans le chevet, d'une tenture simulée composée d'une alternance de bandes verticales rouge-rose et vertes rehaussées de rinceaux de feuillages; cette tenture, qui court à la base des murs jusqu'à la naissance des fenêtres, est surmontée d'au moins un médaillon polychrome portant le buste d'un ou d'une sainte enserré dans un polylobe (fig. 42).
Des observations minutieuses ont révélé l'extraordinaire qualité de cette peinture qui arbore des rehauts de feuilles d'étain ou d'argent. Des rehauts similaires sont présents sur le décor découvert en 2012 à la cathédrale St-Nicolas (mur oriental du bas-côté nord, derrière un autel baroque); datée de la première moitié du 14ᵉ siècle, cette peinture murale offre des analogies avec le décor de l'église St-Maurice.
Ce dernier, bien qu'antérieur à la sacristie sud qui remonte à la deuxième moitié du 15ᵉ siècle, n'apporte guère de précision chronologique pour dater les différentes étapes de construction; quoiqu'il en soit, il a probablement été réalisé avant l'achèvement de l'église, comme celui de St-Nicolas.
Au nord du chœur, ce sont des scènes de la passion et de la résurrection du Christ portant la date de 1585 qui sont apparues, notamment le Christ ressuscité portant l'étendard de St-Maurice qui jouxte une ancienne porte d'accès à l'annexe de la sacristie nord.

Datation : dendrochronologique.
SAEF, G. Bourgarel.