CN 1184, 552 390/185 110. Altitude 604 m.

Date des fouilles: mars 1996-octobre 1997.

Date de la découverte: 1996.

Références bibliographiques: ASSPA 80, 1997, 244; AF, ChA 1995 (1996), 20s.; 1996 (1997), 22.

Fouille de sauvetage programmée (construction de l'A1). Surface de la fouille env. 7000 m². Habitat. Voie de communications. Carrière. Forge.

Le complexe gallo-romain de Châbles-Les Saux est situé dans le vallon de Chèvre, à cheval sur la tranchée couverte de Châbles et une décharge. L'essentiel de deux des principaux éléments du gisement, une voie de communications et une carrière, ont déjà été présentés (ASSPA 1997).

Les recherches se sont déroulées jusqu'en octobre 1997 et cette phase finale des travaux a eu pour but de terminer la fouille de la zone de la forge et d'explorer à la périphérie une vaste surface pour établir des liaisons stratigraphiques entre les différents éléments du complexe. En raison des délais impartis, certaines zones, pauvres en vestiges archéologiques, ont été dégagées rapidement à l'aide d'une pelle mécanique.

La voie: mise au jour au début de la fouille, elle est orientée EW et mesure 5.5 m de largeur. À la fin de travaux, un tronçon d'une centaine de mètres, voué à la destruction, a été rapidement démonté. Plus de 150 ébauches de meules et ratés de fabrication en position secondaire ont été recueillis dans la voie.

La carrière: sur la partie destinée à l'extraction de meules domestiques de 0.4 m de diamètre en moyenne, 135 négatifs circulaires disposés sur 4 niveaux ont été dénombrés. Ceci laisse supposer que le banc de grès coquillier a fourni un total d'environ 500 ébauches. Aucun atelier de finition de ces meules n'a été découvert. Pour la sauver de la destruction, cette partie de la carrière, composée de 17 blocs, a été déplacée et stockée à l'abri en vue d'un remontage ultérieur pour une mise en valeur muséographique.

La forge: un horizon de scories de fer (700 kg env.), concentrées pour la plupart sur une surface de 200 m², et la présence de battitures dans le remplissage de certaines fosses, témoignent d'une importante activité. L'organisation générale de l'atelier est difficile à reconstituer pour l'instant, car les structures (fosses, empierrements, etc.) sont mal conservées et peu ordonnées dans l'espace.

À l'ouest de la carrière et à proximité de la voie, la fin de la fouille a révélé des alignements de fosses. Ces structures, parfois associées à des pierres placées de chant et à de nombreux fragments de tuile et de céramique, sont provisoirement interprétées comme des calages de poteau d'une ou de plusieurs constructions.

Au stade actuel de l'étude, une datation précise de l'occupation gallo-romaine ne peut être avancée car le matériel archéologique est peu typique. Le niveau protohistorique reconnu dans les sondages le long du vallon se rattache vraisemblablement à l'Age du Bronze. Situé plus bas que la base de l'excavation prévue pour la décharge, il n'a pas fait l'objet d'une fouille.

Faune: quelques restes.
Prélèvements: sédimentologiques (N. Aeschlimann Adatte), pétrographiques (R. Bollin), scories (V. Serneels) et charbons.

SAFR, T.J. Anderson.