CN 1185, 2570 410/1 190 790. Altitude env. 620 m.
Dates des fouilles: 30.3.-7.4.2021.
Références bibliographiques: Amoroso, H. (2020) 2020.02 - Bois de Châtel. BPA 61, 118-123; Amoroso, H./Ansermet, Ch. (2017) 2017.07 - Bois de Châtel. BPA 58, 159-204; Amoroso, H./Blanc, P./Schenk. A. (2019) Le passé celtique d'Avenches à la lumière des dernières découvertes - Une histoire à réécrire. Avd Chroniques 2018, 62-71
Prospections et fouilles programmées. Surface explorée 51 m². Carrière de grès, foyer, fosse.

La poursuite des investigations sur la colline du Bois de Châtel dans le cadre d'un projet de recherche sur le passé gaulois d'Avenches a vu la creuse de trois sondages diagnostiques en complément aux 11 tranchées déjà ouvertes en 2020. Réalisée dans un secteur où des prospections ont révélé une forte densité de mobiliers métalliques tant laténiens que romains, cette exploration a été en grande partie motivée par la découverte au détecteur de métaux en janvier 2021 d'un statère gaulois. Il devenait de ce fait urgent de vérifier la présence de vestiges sous-jacents afin de prévenir d'éventuels dégâts liés au pillage.
Si aucun aménagement en lien direct avec cette découverte n'a été mis en évidence, les sondages ont malgré tout permis la mise au jour à proximité d'un foyer en tegulae, ainsi qu'une fosse cylindrique dont le remplissage ne recelait aucun mobilier archéologique caractéristique. La datation de cette dernière ne peut être de ce fait précisée, mais son utilisation est vraisemblablement contemporaine de l'une des principales occupations qu'a connues le site, soit de La Tène D 2 ou de l'époque romaine.
Tout comme une grande partie du pourtour de la colline du Bois de Châtel, la zone investiguée est également marquée par des anomalies de terrain bien visibles sur le site et sur le modèle numérique du secteur. L'hypothèse que ces perturbations soient en lien avec l'extraction de pierres de construction s'est vue confirmée par la découverte d'un front de taille sur un banc de grès coquillier. Haut de près d'1 1 m pour une largeur indéterminée, celui-ci se caractérise par de nombreuses traces de pics parfaitement conservées ainsi que par une encoche d'environ 10 cm de profondeur pour 20 cm de largeur pratiquée à l'arrière du bloc prélevé, sans doute pour en faciliter l'extraction. S'il est généralement difficile de dater de telles traces d'activité, la grande quantité de mobilier romain (nombreux fragments de tuiles, céramiques, fibule) présent dans les épaisses couches de déchets de taille issus de ces travaux, confirme une exploitation durant l'époque romaine de ce matériau. L'emploi fréquent et en grande quantité de blocs de grès dans la construction des grands monuments romains publics d'Avenches - mur d'enceinte, théâtre, amphithéâtre, temples -, mais aussi dans l'architecture privée, corrobore une exploitation massive des gisements de grès du Bois de Châtel, compte tenu de sa proximité immédiate avec la capitale des Helvètes.
Ces carrières ont, en revanche, très certainement oblitéré une partie des vestiges gaulois présents sur le site comme en témoigne la découverte de mobilier de La Tène finale (clou émaillé et monnaie) dans les déblais contemporains des travaux d'extraction.

Mobilier archéologique: céramique, faune, métal, monnaies.
Datation: archéologique. La Tène finale; Époque romaine.
Site et Musée romains d'Avenches, H. Amoroso, A. Schenk et Ch. Ansermet.