CN 1164, 2555 380/1 203 600. Altitude 640 m.
Date des fouilles: 8.8.-16.9.2022
Date de la découverte: 2008
Références bibliographiques: Plumettaz, N. (2020) Colombier et Rochefort/Le Chanet: vision locale. Rapport interne (non publié); Spielmann, J./Jakob, B./Deák, J. (2022) Colombier NE, Le Chanet. AAS 105, 250-251.
Fouille de sauvetage programmée (pillage et dégradation du site).
Surface de la fouille 208 m²
Tombe (tumulus).

Réalisée dans la continuité des investigations de 2021, cette nouvelle campagne du chantier-école sur le tumulus du Chanet s'est attachée à explorer les mêmes zones de fouilles. Les surfaces ouvertes ont toutefois été doublées, afin de pouvoir observer, de manière certaine, le monument dans son extension maximale. Ainsi, les fouilles manuelles par décapages successifs respectant les assises de construction se sont poursuivies dans le quart sud et ont été entreprises sur une partie du quart nord. Ces travaux ont permis d'éliminer totalement les couches perturbées et éboulées, tout en poursuivant le dégagement des deux premiers profils de référence, offrant une meilleure lisibilité de l'architecture encore conservée du tumulus.
Dans ses grandes lignes, l'interprétation de l'architecture du monument n'a que peu évolué. Toutefois, les nouvelles données permettent d'en préciser certains aspects. Il est désormais certain que l'édifice mesure 16 m de diamètre dans son extension maximale pour une élévation conservée sur à peine plus de 1 m, mais qui est estimée à 1.5 m. La couronne extérieure de plaquettes calcaires délimitant l'édifice est maintenant clairement lisible, surtout dans le quart nord, et se développe tout autour du tumulus sur une largeur de 2 m. La partie centrale du monument, composée de blocs en roches calcaires (hauterivien) et d'origine alpine (30 à 50 cm de diamètre) a été partiellement démontée. Ils recouvrent/englobent un espace sépulcral quadrangulaire mesurant au moins 4.5 m × 3 m, orienté nord-ouest/sud-est, renfermant la sépulture de trois individus au moins.
Les observations et interprétations des niveaux de construction recouvrant les tombes restent valables. Ils sont d'abord composés de plusieurs assises de plaquettes et blocs calcaires issus du substrat local pris dans une matrice argilo-limoneuse présentant les caractéristiques pédologiques d'un sol. Enfin, une dernière assise de galets alpins de 10 à 15 cm de diamètre vient coiffer le sommet de la construction. Ces couches sont stabilisées, notamment en aval du quart sud, par une double couronne de blocs presque exclusivement alpins (30 à 50 cm de diamètre), intercalée entre la couronne de calcaire extérieure et les premières élévations du cairn, et prenant par endroit la forme d'un petit mur de soutènement conservé sur 2 assises et jusqu'à 50 cm de haut.
L'espace sépulcral, délimité par une bordure de blocs surtout alpins se situe au centre du monument et a été exploré dans sa moitié sud uniquement (fig. 24). Trois squelettes humains, 2 adultes et 1 immature, très fragmentés, y ont été documentés. Les deux adultes ont été déposés sur le dos, tête au nord-ouest, alors que le jeune individu a été inhumé tête-bêche par rapport à l'un des adultes, le crâne au niveau des pieds de ce dernier. Le mobilier funéraire est peu abondant, composé de 2 petites épingles en bronze, l'une associée à un adulte et l'autre à l'immature. Le mode d'aménagement des sépultures, le partage éventuel d'un même espace, ainsi que la chronologie relative de mise en place des défunts, restent encore à déterminer.
L'étude archéoanthropologique, des datations radiocarbones et la poursuite des investigations de terrain permettront de préciser à la fois le cadre chronologique et les pratiques funéraires en lien avec ce monument.

Mobilier archéologique: bronze (6 pièces dont 2 épingles), céramique (73 tessons), fer (12 pièces, principalement clous romains ou modernes).
Matériel anthropologique: restes de 2 individus subcomplets (1 adulte, 1 immature), membres postérieurs d'un individu, quelques fragments isolés.
Faune: 19 fragments.
Prélèvements: 30 charbons de bois, échantillons sédimentologiques.
Datation: archéologique. Âge du Fer, HaC (?) (épingle), HaD1-D2 (chaudron).
OPAN
J. Spielmann, B. Jakob, D. Locatelli et J. Deák (sciences de la Terre); Archeodunum A. Gallay (archéoanthropologie).