CN 1164, 2555 380/1 203 600. Altitude 640 m.
Date des fouilles: juin - juillet 2020, 21.6.-5.8.2021
Date de la découverte: 2008
Références bibliographiques: Plumettaz, N. (2020) Colombier et Rochefort/Le Chanet: vision locale. Rapport interne (non publié).
Fouille de sauvetage programmée (pillage et dégradation du site). Surface de la fouille 95 m².
Tombe (tumulus).

Signalé en 2008 par un citoyen passionné d'archéologie, le tumulus du Chanet ne nécessitait pas, à première vue, d'intervention de la part de la section Archéologie de l'OPAN. Situé en forêt sur les hauts de la localité de Colombier et à l'abri des regards, ce monument semblait se trouver dans un contexte favorable à sa préservation.
Entre 2008 et 2020, la végétation environnante a eu une incidence plus importante qu'estimée initialement et des travaux forestiers ont également impacté la structure. C'est toutefois une excavation d'environ 1 m³, réalisée clandestinement, qui a motivé une première campagne d'exploration à l'été 2020. Compte tenu de l'ampleur et de la qualité des vestiges observés, un programme de quatre campagnes de fouille a été mis en œuvre sous la forme d'un chantier-école.
L'objectif de la campagne de 2021 était de préciser l'étendue du monument, de comprendre sa structuration interne et d'établir un premier diagnostic pédologique des alentours. À cette fin, le quart Sud du tumulus, fortement impacté par les souches des arbres et apparaissant très déstructuré, a été presque intégralement fouillé, dégageant deux profils stratigraphiques. Le quart Nord, mieux préservé, a fait l'objet d'un important décapage de surface, toutefois sans en entamer la structure (fig. 24). Des sondages pédologiques, visant la caractérisation des sols, ont en outre été effectués en périphérie.
Les premières investigations révèlent un édifice d'une quinzaine de mètres de diamètre pour une hauteur conservée estimée à environ 1 m. Le monument est construit sur une terrasse et semble s'appuyer sur une rupture de pente au nord-ouest. Un premier aménagement de plaquettes calcaires, issues du substrat local, délimite l'emprise du monument, formant une couronne ou une plateforme. Ensuite, une assise de blocs de 30 à 50 cm de diamètre, en roches calcaires et d'origine alpine, constitue la superstructure du cairn, elle-même recouverte par une nouvelle couche de plaquettes calcaires, englobée dans une matrice argilo-limoneuse assez organique. Enfin, l'assise supérieure, observée immédiatement sous l'humus, est composée quasi-exclusivement de galets alpins de 10 à 15 cm de diamètre, parfois rubéfiés. Les fragments d'une couche de sédiment fin, compact et de couleur beige-gris ont été observés en de rares endroits, entre les galets à la surface du cairn. Il est dès lors envisageable que tout ou partie de l'édifice était originellement recouvert d'un tertre, aujourd'hui fortement érodé.
Ce monument funéraire comprend au moins trois sépultures. La première, partiellement détruite lors de la fouille clandestine, est encore préservée dans le cairn; les extrémités distales des tibias d'un individu ayant été observées en profil. Une deuxième tombe, dont ne subsiste qu'une partie déstructurée et fragmentée du squelette, a été partiellement observée et documentée dans le quart Sud du tumulus. Le mobilier funéraire associé, à savoir des fragments d'un chaudron en tôle de bronze et de récipients en céramique, est en revanche mieux conservé. La troisième tombe, plus hypothétique, est matérialisée par un aménagement de plaquettes calcaires de forme subrectangulaire de 2×1 m, visible en surface et au centre du cairn. Des données qui mériteront d'être précisées lors des prochaines campagnes de fouille.

Mobilier archéologique: fragments de tôle de bronze (chaudron), tessons de céramique.
Matériel anthropologique: plusieurs fragments, crâniens et post-crâniens.
Faune: plusieurs fragments.
Datation: Âge du Fer, Ha D1-D2 (mobilier métallique).
OPAN-section Archéologie, J. Spielmann, B. Jakob et J. Deák; Inventeur O. Junod.