CN 1164, 553 000/197 900. Altitude 466-479 m.
Dates des fouilles: avril 1998-décembre 1999.
Site nouveau.
Fouille de sauvetage programmée (construction de l'A5). Surface des fouilles: env. 16000 m².

Foyers. Trous de poteaux. Chemins. Fossé gallo-romain. Bancs calcaires exploités. Four à poix.

Les premiers travaux à Bevaix-Les Pâquiers ont commencé en 1996. Une campagne de prospection (géoradar, sondages) a révélé l'existence de nombreux vestiges archéologiques, dont un grand fossé, un four à poix, un banc calcaire exploité et des trous de poteaux. Une fouille systématique a donc été programmée pour 1998 et 1999.

La parcelle Bevaix-Les Pâquiers couvre le sommet d'une butte molassique, ainsi que son versant sud-ouest qui descend en direction d'un ancien marais. La topographie actuelle résulte d'une longue activité érosive qui a aplani le sommet de la colline et déposé sur ses versants une séquence de colluvions d'environ 2.5 m d'épaisseur, recoupées par de nombreux chenaux érosifs d'âges différents.

Au sommet de la butte, à cause d'une forte érosion, il ne reste que quelques structures en creux, notamment un foyer en cuvette datant du Néolithique moyen, la plus ancienne structure du site, ainsi que trois fosses qui ont livré un mobilier archéologique datant du Bronze final. Dans la partie basse et médiane de la pente, plus de 200 trous de poteaux ont été repérés. Ils ne contenaient aucun mobilier archéologique datable et ne présentent pas de plan cohérent, mais leur position stratigraphique permet de les situer avant le Néolithique récent. Les colluvions qui les recouvrent, ainsi que deux chenaux de ruissellement qui traversent le site, contiennent de la céramique datant du Bronze ancien et moyen.

Deux foyers (en cours de datation) remplis de galets rubéfiés et éclatés au feu ont été trouvés dans la partie médiane de la pente. Ils ont la même position stratigraphique que les trous de poteaux. Par ailleurs, un chemin d'une largeur de 1.2-1.5 m a pu être suivi sur une longueur d'une cinquantaine de mètres. Il était légèrement creusé, et sa surface était constituée de cailloutis et de galets. Des charbons trouvés entre les pierres du pavement ont donné des dates correspondant au Hallstatt.

L'occupation gallo-romaine du site est matérialisée, avant tout, par un chemin creux orienté à 45 degrés par rapport à l'axe nord-sud. Il commence en haut de la butte (quelques mètres avant le banc de calcaire exploité) et descend la pente en ligne droite sur une longueur de 180 m. La structure se prolonge encore sous la route cantonale. La largeur du fond varie entre 2.5 m et 1 m, sa profondeur est d'env. 1.5-1.8 m. Le remplissage de la structure permet de retracer les phases de fonctionnement et d'abandon depuis le 1er jusqu'au 6° s. ap.J.-C. Plusieurs structures annexes sont en relation directe avec le chemin creux: il s'agit de deux fossés perpendiculaires et de deux fours qui débouchent dans le fossé du chemin creux. L'un des fours a été interprété comme un four à poix. Deux chemins orientés perpendiculairement au grand fossé ont été trouvés. L'un d'entre eux rejoint celui du grand fossé. On y distingue plusieurs phases de réaménagement qui correspondent aux différents stades de remplissage du fossé. Le banc calcaire porte des traces d'exploitation sur plus de 80 m de long. Les fosses d'exploitation n'ont pas livré d'éléments datables, mais les blocs calcaires trouvés au fond du fossé permettent de dater de l'époque gallo-romaine au moins une des phases de son exploitation. La fouille a aussi mis au jour un drain antérieur à l'époque gallo-romaine, ainsi qu'une série de murgiers d'âges laténien, gallo-romain et plus récent.

Un élargissement de la fouille est prévu pour l'an 2000.

Mobilier archéologique: céramique, métal, verre, silex, lithique (percuteurs, meules).
Faune: non conservée.
Prélèvements: sédiments (macrorestes, carpologie, micromorphologie, sédimentologie, diatomées, malacologie, pédologie), charbons de bois (C14, anthracologie), lithique (pétrographie). Datation: archéologique; C14 (en cours), OSL (en cours).
Service et Musée cantonal d'Archéologie de Neuchâtel, M. Bednarz et J. Kraese.