CN1185, 569970/192460. Altitude 453 m.
Date des fouilles: mars-novembre 1992.
Références bibliographiques: W. Cart, BPA 9, 1907, 3-23; H. Bögli, BPA 19, 1967, 101-103; M. Verzàr, Aventicum II. CAR 12, 1977; M. Trunk, Forschungen in Augst 14, 1991, 182s.; J. Morel, BPA 33, 1991, 134s.
Fouille de sauvetage programmée (construction d'immeubles). Surface de la fouille env. 1500 m².
Temple. Tombe. Habitat.

Les sondages préliminaires réalisés en 1991 ont débouché sur la fouille exhaustive de la portion nord-est de l'aire sacrée du temple de la Grange-des-Dîmes (fig. 14). Elles ont mis en évidence un réseau de vestiges successifs très complexe qui témoignent de sept phases d'occupation:
1) La plus ancienne se caractérise par trois fossés parallèles (fig. 15,1) s'apparentant aux enclos de tradition celtique dont le site de Vidy fournit notamment un proche exemple (Lousonna 7. CAR 42, 1989). Le matériel issu de leur comblement permet d'envisager une datation de la première moitié du 1er s.
2) Ces installations sont ensuite désaffectées au profit d'un premier édifice maçonné dont seule la fermeture nord a pu être repérée à proximité du temple (fig. 15,2A). Sont associés à ce fanum présumé une vaste aire empierrée ainsi qu'un fossé aménagé à une dizaine de mètres de l'édifice (fig. 15,2B) dont la construction ne semble pas antérieure à 60 ap. J.-C. L'orientation de l'ensemble de ces vestiges diverge sensiblement de celle du temple de la Grange-des-Dîmes qui leur succède (fig. 15,3A).
3) La monumentalisation du sanctuaire voit l'édification, au début du 2e s., de la galerie (-portique?) arrière de péribole du temple (fig. 15,3B). Les remaniements du terrain occasionnés par les installations postérieures ont malheureusement occulté la plupart des aménagements de cet ensemble.
4) La phase suivante voit venir se greffer de nouvelles constructions aussi bien à l'intérieur de l'aire sacrée (fig. 15,4A) qu'à l'extérieur, contre le mur de péribole (fig. 15,4B). Le fait qu'elles intègrent dans leurs maçonneries de nombreux éléments architecturaux en réemploi, tels les fragments d'une inscription, suppose qu'elles surviennent après le démantèlement partiel du sanctuaire, vers le milieu du 3e s.
5) Les deux murs parallèles qui délimitent un bâtiment étroit et allongé (fig. 15,5A) se rattachent probablement de la structure-fantôme accolée à l'angle nord-est du temple (fig. 15,5B). La forme semi-circulaire de cette dernière évoque une absidiole sous-entendant la transformation du monument romain en église chrétienne entre le Bas-Empire et le Haut Moyen Âge.
6) La vingtaine de tombes exhumées auxquelles viennent s'ajouter les sépultures et un sarcophage mentionnés par les fouilles anciennes (fig. 15,6A) attestent par contre clairement une occupation post-romaine au voisinage immédiat du temple. Elles se répartissent en deux groupes distincts: le premier comprend essentiellement des inhumations d'adultes (fig. 15,6B), tandis que le second est caractérisé par une majorité de tombes d'enfants et d'adolescents superposées à l'intérieur de la fosse de récupération de l'absidiole présumée attenante au temple (fig. 15,6C).
7) L'enchevêtrement de trous de poteaux, fosses et empierrements signale la présence d'un bâtiment qui a subi plusieurs transformations (fig. 15,7). On ne peut exclure la contemporanéité de ce dernier avec l'un ou l'autre groupe de sépultures. En regard des nombreuses scories métallurgiques présentes dans les niveaux de démolition de ces structures, on ne peut non plus écarter l'hypothèse d'installations artisanales marquant l'abandon de la zone funéraire au Moyen Âge.

Matériel anthropologique: 20 sépultures. Étude à venir.
Faune: en grande quantité. Étude à venir.
Prélèvements: céréales carbonisées (détermination/C14).
Datation: archéologique, numismatique; analyses C14 en cours.
Fondation Pro Aventico - MHAVD, C. Chevalley, J. Morel.