CN 1202, 531 090-531 180/177 400-177 570. Altitude 479-482 m.
Date des fouilles: juin/août-octobre 1991.
Références bibliographiques: RHV 5, 1897, 30; ASSPA 71, 1988, 271-273.
Fouille programmée (dans le cadre de la construction de la RN 9).
Surface de la fouille env. 2500 m².
Habitat.

Mandaté par l'archéologue cantonal, D. Weidmann, l'IAHA de l'université de Lausanne a entrepris cet été, sous la responsabilité du Prof. D. Paunier, un nouveau programme de recherche sur le site de la villa gallo-romaine d'Orbe-Boscéaz, dans le cadre du réaménagement du site lié à la construction de l'autoroute N 9 Chavornay-Vallorbe. Les recherches de cette année ont porté sur la partie occidentale de ce complexe résidentiel, connue uniquement et partiellement par la photographie aérienne. Plusieurs pièces d'habitation ainsi que le mur arrière du bâtiment ont été mis en évidence (fig. 21). Les vestiges, fort bien conservés, ont permis de reconnaître, outre des pièces pourvues de terrazzo en parfait état de conservation, un espace réservé aux cuisines. De nombreux foyers domestiques (fig. 22), des zones de préparation des aliments, des ustensiles ainsi que de la vaisselle écroulée sur place à la suite de l'incendie des armoires ou des rayonnages où elle était rangée, ont ainsi pu être mis en évidence. Au même endroit, des latrines avaient été installées (fig. 23), dont le contenu se déversait immédiatement dans un égout situé entre le bâtiment central (B4) et l'aile nord (B5), qui recueillait également les eaux de pluie provenant des toits et les eaux usées d'un petit complexe thermal situé plus au nord. Dans la cour, un deuxième égout longeait le portique pour évacuer les eaux vers l'est et le sud de la maison. Préservés sous les niveaux de circulation, les sols de travail en relation avec la construction du palais ont pu être dégagés. Dans le portique, le bon état de conservation des murs a permis de retrouver des peintures murales polychromes en place. Enfin, un aménagement de four et des trous de poteaux creusés dans les sols des pièces, associées à du mobilier des 4ᵉ et 5ᵉ s. ap.J.-C., attestent d'une occupation tardive du site, après l'abandon des lieux par les propriétaires. Parmi le mobilier recueilli, mentionnons la présence d'un fragment de sculpture en marbre blanc de Carrare figurant une tête d'Eros (fig. 24). Parallèlement aux fouilles, du 14-18 octobre, s'est déroulée une troisième campagne de prospection systématique autour de l'établissement romain. Le programme de prospection, qui s'échelonnera sur plusieurs années, prévoit de couvrir une zone correspondant à un un rayon de 4-5 km à partir de Boscéaz, superficie équivalente en théorie au territoire situé dans l'aire d'influence de la villa. Le ramassage de surface a permis de mettre en évidence des concentrations de matériel (tegulae ou imbrices, céramique, moellons), dont la présence pourrait indiquer un habitat; des zones d'épandage, révélatrices peut-être de champs cultivés et fumés; des discontinuités linéaires (galets, différence de couleur des sols), le plus souvent interprétables comme vestiges de chemins aujourd'hui disparus; des zones sans matériel (de toutes époques), révélant sans doute un paysage non encore défriché et assaini. Les données récoltées sur le terrain seront croisées avec les résultats issus d'autres méthodes mises en œuvre dans le cadre de l'étude menée sur le paysage et l'environnement de l'établissement romain (photo-interprétation, cartographie ancienne, toponymie etc.).

Mobilier archéologique: céramique, fragments d'enduits peints, fer, bronze, verre, tesselles, blocs d'architecture, sculpture.
Faune: ossements, coquilles d'huîtres.
Prélèvements: mortiers, sédiments.
Datation: archéologique. 3ᵉ quart du 2ᵉ début du 4ᵉ s. ap.J.-C.
IAHA Lausanne, C.-A. Paratte, N. Pichard Sardet.