CN 1164, 557 140/202640. Altitude 429 m. Date de l'intervention: 24.4.2012. Références bibliographiques: B. Arnold, A la poursuite des villages lacustres neuchâtelois: un siècle et demi de cartographie et de recherche. Archéologie neuchâteloise 45. Neuchâtel 2009. Surveillance de chantier (construction d'une villa). Surface de la zone observée 300 m². Habitat.

Une vingtaine de pieux a été repérée, recouverts d'un épais remblai moderne. Ces bois, dont ne subsistait qu'une partie de l'extrémité appointie, sont apparus directement enfoncés dans un substrat de sables et galets très compact (dépôts fluvio-glaciaires). Aucune couche archéologique n'est conservée, à l'exception de lambeaux épars de matière organique, perceptibles dans la coupe limitant l'excavation, au sud de la parcelle, et dans lesquels ont été récoltés quelques tessons de céramique grossière. Les pieux se répartissent en deux groupes distincts. Le premier ensemble comprend dix pieux circulaires ou refendus en chêne et en hêtre, répartis sans organisation apparente dans la zone observée. Les bois refendus appartiennent à des chênes centenaires dont le grand nombre de cernes mesurés a permis d'effectuer des datations dendrochronologiques. La courbe moyenne obtenue est longue de 109 ans et s'étend chronologiquement entre 3274 et 3166 av. J.-C. En outre, les dates d'abattage qui ressortent grâce à la datation de ces dix pieux montrent deux phases distinctes de construction: l'une entre 3168 et 3166 av. J.-C. (cambiums présents); l'autre serait placée au plus tôt vers 3145-3140 av. J.-C. (échantillons sans aubier) et coïnciderait avec la dernière occupation mise en évidence sur le village Horgen d'Hauterive NE-Champreveyres. Situé au nord-ouest de la parcelle, le second groupe constitue un alignement de onze pieux, ayant vraisemblablement participé à la construction d'une palissade ceinturant le village, côté arrière-pays. Cette dernière a été installée à l'aide de pieux en chêne de section circulaire et d'un diamètre moyen de 8-10 cm. Les arbres exploités étant très jeunes, âgés entre 10 et 20 ans, le nombre de cernes par échantillon est ainsi trop réduit pour les dater avec certitude. Cependant, la synchronisation visuelle des courbes entre elles montre que les arbres ont tous été abattus durant la même saison hivernale, renforçant ainsi l'interprétation d'une palissade. En les calculant sur la courbe moyenne du site obtenue pour le premier groupe de bois, une date identique ressort pour chaque échantillon. Ainsi, les arbres destinés à la construction de cette structure ont tous été coupés pendant l'hiver 3208/07 av. J.-C. La longueur du chevauchement des courbes avec le référentiel est forcément limitée. Mais la fréquence d'apparition de cette date lors des calculs statistiques ou lors de la synchronisation visuelle des courbes est suffisamment significative pour la prendre en considération. La surface observée lors de cette intervention est située à l'intérieur d'un périmètre archéologique englobant les villages néolithiques d'Auvernier NE-Les Graviers et d'Auvernier-Brise-Lames. Dans cette zone de la baie d'Auvernier, la densité des vestiges archéologiques et le chevauchement des occupations successives sont tels qu'il est difficile d'estimer avec précision l'étendue des villages. Dès lors, la datation de ce nouveau tronçon de palissade, construite durant l'hiver 3208/07 av. J.-C., permet non seulement de le rattacher au village Horgen des Graviers, mais encore de fixer les limites septentrionales de ce dernier. En outre, ces nouvelles données permettent de réévaluer la durée d'occupation du village Horgen d'Auvernier-Les Graviers, qui se développe entre 3207 et 3140 av. J.-C. environ, dans un laps de temps comparable à celui d'Hauterive-Champreveyres 2, daté entre 3194 et 3138 av. J.-C.

Prélèvements: bois pour analyses dendrochronologiques. Mobilier archéologique: céramique. Datation: dendrochronologique. 3207-3140 av. J.-C. OPAN, section Archéologie, F. Langenegger, S. Wüthrich et Ph. Zuppinger.