CN 1301, 498 193/112 012. Altitude 476 m.
Date des fouilles: avril 2005-mai 2006.
Références bibliographiques: L. Blondel, Genava 2, fasc. 3-4, 1954, 217-222; E. Ganter, Compesières au temps des commandeurs. Genève 1971; M. Piguet, Helvetia Sacra, Abt. IV, Bd. 7, 164-191. Berne 2006; J. Terrier, Genava, n.s. 54, à paraître. Fouille programmée/travaux de restauration). Surface de la fouille env. 350 m².
Edifices de culte. Tombes. Habitat.

Les travaux de restauration de l'église de 1834 comprenant le drainage des murs et l'implantation d'un chauffage au sol impliquaient la fouille préalable du sous-sol. Un établissement antique, s'étendant bien au-delà de l'emprise actuelle de l'église, a été mis en évidence par la présence d'un vaste sol de galets implanté à même l'argile naturelle, l'emplacement de sablières basses ainsi que des matériaux de destruction marquant l'effondrement de parois en argile à revêtement de mortier et d'une toiture en tegulae. Ces vestiges pourraient être ceux d'un modeste habitat fermier ou des dépendances d'un plus vaste domaine qui se serait développé à partir du 2ᵉ s. de notre ère. Dans le courant du 5ᵉ s. sera construit un petit édifice maçonné rectangulaire, peut-être un mausolée comme le suggère la présence de 3 sépultures à l'intérieur ainsi que d'autres devant la façade occidentale et à l'extérieur du mur nord. Faisant suite à ce premier bâtiment se développeront plusieurs églises successives, d'abord avec l'adjonction d'une abside semi-circulaire puis l'élévation d'un bâtiment plus vaste comprenant, aux alentours du 9ᵉ s., une nef et un chœur barlong charpenté, reconstruit et voûté dans la tradition bernardine à la fin du 13ᵉ s. lorsque les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem reçoivent l'église des mains de l'évêque de Genève et s'installent sur le territoire genevois. C'est probablement pendant cette phase de grands travaux qu'ils adjoindront, au nord, une grande annexe sur toute la longueur de la paroissiale, qui fonctionna peut-être comme chapelle pour les Hospitaliers. Durant le 15ᵉ s. s'édifiera la Commanderie faisant face, encore aujourd'hui, au sanctuaire. Ce dernier sera alors doté d'un chœur plus grand certainement motivé par un changement de parti architectural qui voit le passage de la voûte en berceau à la voûte sur croisée d'ogives. Localisé dans une région qui subit de plein fouet les événements liés à l'adoption des idées réformées puis les ravages dus aux guerres entre la Savoie et Genève, le bâtiment se dégradera progressivement. Au début du 17ᵉ s., le commandeur en charge résidant constamment à Compesières, entreprit d'importantes transformations aux bâtiments de la Commanderie et à l'église. Le grand espace au nord sera maintes fois transformé et divisé alors qu'une chapelle sera édifiée au sud. Finalement, en 1834 et 1835 l'église est totalement reconstruite en conservant en partie les façades nord et ouest, et en l'agrandissant au sud et à l'est.

Matériel anthropologique: 360 tombes.
Datation: archéologique; historique.
I. Plan, SAC GE.