CN 1242, 2527848/1151247. Altitude 374 m.
Dates des fouilles : 6.-21.3.2017.
Références bibliographiques : P. Bissegger, La ville de Morges. Les Monuments d'Art et d'Histoire du Canton de Vaud 5. Bâle 1998.
Fouille de sauvetage (rénovation du bâtiment).
Surface de la fouille 192 m².
Habitation, bourg médiéval.

En 2017, d'importants travaux de rénovation entrepris au no 58 de la rue Louis-de-Savoie ont touché tout l'édifice et son sous-sol avec la démolition du toit et des étages, la reprise des fondations avec un creusement de 60 cm de profondeur sur l'entier de la surface. De plus, un caisson (2.5 × 2.1 m) plus profond de 15 cm a été entrepris au pied du mur porteur oriental pour l'installation d'une cage d'ascenseur. Le décaissement de toute la surface a révélé des aménagements de la période contemporaine mais également des structures datant de la période moderne, faiblement fondées. Ces dernières sont conservées de façon ponctuelle, témoin de leur détérioration avancée.
Etabli sur le terrain naturel formé d'alluvions lacustres, l'aménagement le plus ancien (15ᵉ s.) est un mur qui ferme le côté occidental de la parcelle, mitoyen avec l'aménagement de la toise voisine à l'ouest. Ultérieurement, un mur transversal est élevé au nord et chaîné avec un mur de retour oriental, limitant l'espace sur trois côtés. La fermeture au sud peut être suggérée par le vestige d'un mur arraché, orienté ouest-est ayant servi éventuellement comme mur de façade, très reculé par rapport à la route moderne.
Dans un second temps (première moitié 16ᵉ s.), la limite orientale du bâtiment est avancée en direction de l'est par la construction d'un nouveau mur mitoyen à l'habitation 60. Deux pans de murs supplémentaires, conservés partiellement du nord au sud, attestent aussi une restructuration des espaces antérieurs avec une subdivision en trois locaux longitudinaux au nord. Dans le local central, une structure maçonnée quadrangulaire, appuyée contre le mur de fermeture nord peut avoir servi de pilier de renforcement pour ce dernier. La superposition du plan actuel sur celui de relevé cadastral daté de 1737 permet de considérer les murs mitoyens et le mur de fermeture nord comme encore utilisés ou refaits à cette période car ils délimitent deux maisons (nos 54 et 55).
Entre la route moderne et les aménagements maçonnés, onze structures en creux ont révélé des fonctionnalités variées, lorsqu'elles ne sont pas indéterminées : fosse à chaux, trous de poteaux, par exemple. Parmi elles, un fond de fosse circulaire de 107 cm de diamètre a été mis au jour. Des résidus de bois localisés à proximité des parois incitent à les interpréter comme des résidus de coffrage ou de douelles d'un tonneau. Le comblement de cette structure était riche en déchets organiques (coprolithe) et en mobilier métallique : lame d'un couteau, fragments d'un demi-ceint (fig. 42), deux pièces de monnaie (datant son utilisation dès la deuxième moitié du 16ᵉ s.). Au vu de ces découvertes, il semble que cette fosse a fonctionné comme latrines. Une autre fosse circulaire aux contours réguliers, de 50-60 cm de diamètre avec un comblement similaire, pourrait avoir servi à une utilisation identique. On peut s'étonner cependant de leur localisation au devant des murs, à proximité de la rue passante.
À une date plus avancée, une couche d'occupation formée d'un niveau sableux recouvre désormais le mur de subdivision oriental et entoure les vestiges d'un foyer. L'agrandissement de cet espace pourrait avoir eu lieu après le premier quart du 17ᵉ siècle d'après la prédétermination d'une monnaie trouvée dans le niveau d'utilisation. Il s'agit des derniers aménagements observables avant l'installation du bâtiment et l'aménagement de son sous-sol dès le début du 20ᵉ siècle.

Mobilier archéologique : céramique, métal, verre soufflé.
Datation : archéologique. 15ᶜ-20ᶜ s.
Archéotech SA, Epalinges, A.-L. Pradervand.