CN 1183, 2539583 / 1184576. Altitude entre 446 et 450 m.
Date des fouilles : avril-décembre 2016 (en cours).
Référence bibliographique : AAS 98, 2015, 241.
Fouille et étude du bâti programmées (rénovation du Château). Surface de la fouille 150 m². Château.

En 2016, de nombreuses interventions, d'envergures diverses, se sont déroulées principalement du côté sud du château. La totalité des sols de la cour du châtelet, de la rampe d'accès et de la terrasse supérieure ont été refaits, occasionnant des suivis de tranchée et de décaissement. Dans la même optique, l'escalier de la rampe d'accès a été intégralement reconstruit. La porte du château, le mur de braie de la terrasse supérieure ouest (M-MB-O-I-JM) et la tour de braie orientale (TB-E) ont été consolidés, ce qui a permis une analyse du bâti de ces parties.
Les sondages peu profonds opérés sur la terrasse du châtelet ont permis de documenter un état antérieur du bâtiment, comprenant alors des écuries sur la moitié ouest de la place actuelle. Deux niveaux de sols de galets y ont également été documentés.
L'analyse de la porte d'accès à la rampe démontre plusieurs états antérieurs : un premier comprenant une porte et un passage plus étroits ; un deuxième avec une porte essentiellement en molasse ; un troisième avec un système défensif encore visible, soit une bretèche soutenue par cinq consoles dont on ne voit que l'arase. Cette bretèche était saillante au sud et formait donc une échauguette de ce côté. Le dernier état correspond au portail actuel en anse de panier de 1737, au-dessus, le mur a reçu plus tard une plaque sculptée aux armes de Guillaume de Grandson, en remploi. La bretèche a été remplacée par le parapet actuel transformant le sommet du mur en simple belvédère.
L'analyse des élévations de la braie contenant la terrasse supérieure ouest témoigne de consolidations et de restructurations sur son flanc sud, et même d'une reconstruction complète sur un secteur au-dessus de la cour du châtelet.
Les sondages dans la partie supérieure de la rampe et la réfection complète de l'escalier ont livré trois informations étonnantes. Premièrement, la façade sud du vieux château est très peu fondée et repose presque directement sur le niveau naturel de la colline. Deuxièmement, le mur de braie sud et l'accès à la terrasse supérieure ouest étaient plus en retrait. Troisièmement, l'escalier de la première moitié du 18ᵉ siècle a été construit au moyen d'une voûte scellant une fosse maçonnée antérieure quadrangulaire de 2.60 × 2 m définie par des murs soigneusement construits en moellons équarris de calcaire jaune, sa profondeur n'est pas connue mais excède les 3 m. Il pourrait s'agir d'une fosse défensive tardive (antérieure à 1737), dernier obstacle à franchir avant de passer la porte de la courtine, dotée peut-être d'un pont-levis dont il ne reste aucun indice. Les sondages effectués dans la terrasse supérieure méridionale contre la braie ont montré que cette dernière était renforcée par cinq contreforts internes, disposés à intervalles réguliers dont on ne connaît pas la profondeur.
La réfection de la tourelle à l'extrémité de la braie orientale a mis en évidence trois étapes de construction. Un parafoudre a été installé au pied de cette dernière. La fouille a révélé un ancien aménagement de berge contre la muraille soutenant la tourelle, indiquant la présence du lac avant la correction des eaux du Jura. Outre cet aménagement, une autre structure maçonnée aurait pu fonctionner avec l'extrémité de la braie.
Les travaux de nivellement à l'ouest de la terrasse nord des braies, pour rendre cette partie accessible aux visiteurs, ont livré un tronçon perpendiculaire au mur de braies nord, dévoilant ainsi un ancien agencement de la limite entre les terrasses nord et ouest.

Datation : archéologique. Moyen-Age ; Temps modernes.
Archéotech SA, Epalinges, L. Napoli, A. Pedrucci, M. Glaus et D. de Raemy.