CN 1165, 571450 / 194720. Altitude 432 m.
Date des fouilles : 28.5.-14.6. et 4.-13.11.2013
Références bibliographiques : BPA 50, 2009, 176-177 ; RHV 117, 2009, 297-298 ; S. Freudiger, Faoug/Pàquier-aux-Oies, parcelle 674. Rapport inédit d'archéologie préventive, Archeodunum SA, 2011.
Fouille de sauvetage programmée (construction de villas). Surface de la fouille 1450 m².
Voie. Habitat? Lieu de culte?

Le projet de construction a nécessité deux opérations de fouille préventive, qui complètent le suivi systématique des terrassements sur ce secteur. Les travaux menaçaient en effet une voie romaine peu profondément enfouie, identifiée lors de l’équipement des parcelles en 2008 ainsi que des couches d’occupation et de démolition de la même période, repérées en 2011 au nord de cet ouvrage.
Les investigations ont dégagé deux segments de route et des aménagements au sud de celle-ci, matérialisés par des structures en creux (trous de poteaux, fosses de rejet, fossé) ainsi que deux empierrements qui semblent correspondre à des radiers. La plupart des vestiges, situés en dessous des fonds de terrassement, n’ont pas pu être fouillés. La voie est constituée d’une chape de galets et graviers ronds formant un léger dôme, conservée au maximum sur 20 cm d’épaisseur et dont le sommet se situe directement sous la terre végétale. La chaussée, large d’environ 6 m, est bordée par deux fossés évasés et peu profonds qui en assuraient le drainage.
La fouille n’a pas mis en évidence d’éventuelles ornières, probablement en raison de l’arasement de la structure par les activités agricoles. L’ouvrage, orienté SW-NE, est implanté sur un cordon littoral sableux qui longe la rive du lac de Morat ; il correspond à la voie quittant Avenches par la porte du nord-est, en passant par le secteur funéraire d’En Chaplix. Les deux empierrements, les fosses de rejets ainsi que les trous de poteaux adjacents pourraient appartenir à des bâtiments en terre et bois destinés à des activités commerciales, comme le suggère la fréquence des monnaies sur la zone fouillée.
Un autel votif en calcaire blanc, remployé comme calage de poteau ainsi qu’une clochette en bronze pourraient en outre attester la présence d’aménagements à caractère religieux. Les couches de démolition de ces constructions sont en grande partie arasées, mais encore matérialisées localement par des amas de blocs calcaires et de tuiles concassées, qui ont été parfois compactés. Ces aménagements sont délimités à l’est par un fossé orienté perpendiculairement à la voie, qui paraît fonctionner comme axe directeur d’une structuration orthonormée de l’espace. Les datations fournies par la céramique indiquent que le site a connu deux grandes phases de fréquentation, l’une au cours de la première moitié du 1er siècle et l’autre durant la deuxième moitié du 2e siècle après J.C.
Néanmoins, la découverte d’un potin leuque et d’un quinaire helvète dans les sables bordant la chaussée antique permet de supposer que l’ouvrage a pérennisé un tracé plus ancien, remontant au moins à La Tène finale.

Mobilier archéologique: céramique, monnaies, objets métalliques divers (bronze, fer, plomb).
2e moitié du 2e s. apr. J.-C.
Archeodunum SA, Gollion, D. Maroelli