CN 1264, 2555 357/1 144 963. Altitude 384 m.
Dates de l'intervention: 27.1.-10.2., 2.3.-28.4.2020.
Prélèvement anthropologique (projet de construction d'un nouvel établissement scolaire). Surface investiguée env. 1100 m². Cimetière.

Cette opération a mis au jour 388 sépultures et 15 caveaux maçonnés au sein de l'ancien cimetière de La Tour-de-Peilz (fig. 88). Précisons que 9 caveaux se sont révélés vides, 42 sépultures ont été repérées sans être fouillées et 15 tombes d'enfants ne contenaient plus aucun ossement.
Connu par les plans cadastraux et les archives, cet espace funéraire a été mis en fonction au cours de la première moitié du 18° s. et fermé en 1909. Établi hors du périmètre habité, à proximité de l'église réformée Saint-Théodule dont il dépend, ce cimetière occupe une parcelle qui évolue au fil du temps. Sur le plan de 1767-68 (ACV Gb 347b), sa superficie est de 4 fossoriers ( NANA ), alors qu'elle n'est plus que de 158 toises ( 1800 m² ) en 1842-47 (ACV Gb 347 c). Par la suite, son emprise connaît une extension majeure vers l'ouest, pour atteindre 1422 m². Enfin, entre 1889 et 1905, un dernier secteur de 4100 m² est ajouté sur ce même côté, réservé aux inhumations d'enfants.
Probablement à la fin du 19° s., le tiers nord du cimetière cesse d'être utilisé. Il est maintenu comme lieu de souvenir jusqu'en 1931, date à laquelle l'espace est réaffecté en promenade publique. En fonction jusqu'en 1909, la partie sud est définitivement désaffectée en 1953 lors de la construction du Collège Courbet.
Ceint par un mur, le cimetière est apparemment divisé en quartiers, délimités par des chemins. L'espace y est organisé selon une trame régulière, avec un système de rangées serrées, les fosses n'étant parfois distantes que de 15 cm. Les tombes sont orientées selon un axe nord-est/sud-ouest, la tête au nord-est.
À l'extrémité sud de l'espace funéraire, une zone privilégiée regroupe la majorité des caveaux maçonnés (briques ou pierres). Ils sont pour la plupart individuels, mais certaines structures avaient vraisemblablement un caractère familial. Si les défunts ont généralement été inhumés dans des cercueils en bois, quelques sépultures ont livré des aménagements gigognes, combinant bière en plomb et en bois. La typologie des contenants évolue, avec notamment l'apparition des poignées en fonte ornées et des vis à ailette.
Dans le tiers nord, une seule phase d'inhumation a été observée, tandis que la partie sud compte au moins deux cycles d'utilisation. Le mobilier issu des tombes de la première phase comprend déjà des vis, des boutons en verre et matières synthétiques, assurant une datation postérieure à 1850.
Cette intervention, justifiée par la constitution d'une collection anthropologique identifiée, a abouti au prélèvement de 331 squelettes et de nombreux artefacts qu'il s'agira d'étudier et de confronter aux différentes archives à disposition. Notons que trois plaques mortuaires et des alliances gravées ont déjà livré des noms et des dates, offrant de précieux jalons dans le travail d'identification.

Mobilier archéologique : ferrures de cercueil, textiles, chaussures en cuir, agrafes vestimentaires, épingles, boutons, boutons de manchette, boucles de ceinture, peignes à chignon, boucles d'oreille, bracelets, chapelets, médailles religieuses, crucifix, dentiers, monnaies.
Mobilier anthropologique : 331 squelettes.
Datation : archéologique ; historique. 1850-1909.
Archeodunum SA, Cossonay, S. Thorimbert.