CN 1264, 558 050/144 300. Altitude 452 m.
Date des fouilles: mai-août 1990.
Références bibliographiques: J. Morel, RHV 1987, 18187; ASSPA 71, 1988, 204-208.

Fouille de sauvetage (construction d'immeuble et travaux d'édilité). Surface de la fouille env. 1000 m².

Villa romaine.

Cette série d'investigations archéologiques a permis de compléter le plan des bâtiments de la villa romaine (fig. 22). Une première campagne de sondages a porté sur l'emprise de l'immeuble projeté. Elle a révélé un sous-sol fluent, exempt de tout vestige, à l'exception d'un drain et d'un lit de rivière antiques, fixant ainsi la limite occidentale de la villa, établie sur la moraine du flanc nord-est de la colline.

La fouille de sauvetage, entreprise sur la parcelle menacée par la construction d'un parking souterrain (250 m²), a mis au jour l'angle sud-ouest du bâtiment thermal (2e siècle; fig. 23). Ses murs de façade, revêtus d'un enduit extérieur rouge, délimitaient des locaux de service et une pièce hypocaustée, en relation avec les salles thermales nord fouillées en 1906. L'analyse des vestiges exhumés démontre que d'importantes modifications sont intervenues durant l'occupation du bâtiment thermal, probablement englobées dans le vaste programme de transformations qui a touché le bâtiment nord (communs), entre 150 et 200. Elles se caractérisent par l'extension méridionale et occidentale du complexe thermal qui a vu le doublage de ses façades originelles pour permettre l'adjonction de pièces et galeries supplémentaires. La découverte d'éléments de colonnade en calcaire laisse supposer l'existence d'une cour avec portique bordant la fermeture orientale des thermes. L'excavation du bas de la colline, occasionné par le développement du hameau, empêche de cerner l'étendue de la villa au sud.

La pose de nouvelles canalisations, sous le carrefour du hameau et le chemin de la Minjarde a permis de relever une série de murs et de sols de terrazzo appartenant à deux bâtiments qui s'insèrent sur une terrasse intermédiaire, entre le bâtiment nord et les thermes. Les pièces d'une annexe, mises en évidence au nord-ouest, bordent une cour qui délimite un deuxième bâtiment, considéré comme le corps principal ayant abrité les mosaïques découvertes au 19e siècle (V. von Gonzenbach, Die römischen Mosaiken der Schweiz. Monographien Ur- u. Frühgesch. Schweiz 13, 89-91, Taf. 41. Bâle 1961). Celui-ci présente un avant-corps oriental qui a pu constituer la séparation entre cour supérieure et inférieure.

Ces nouvelles données signalent l'existence d'un vaste complexe architectural, d'une superficie supérieure à 4000 m², se développant en paliers successifs, autour du complexe résidentiel établi sur les terrasses inférieures. Les nombreux points qui demeurent encore obscurs, tel le mode d'articulation entre les différents bâtiments, ne pourront être éclaircis qu'à la faveur de fouilles dans l'emprise nord-ouest et est de la villa.

Investigations: MHAVD, J. Morel.

Datation: 2e-3e s. ap. J.-C.
J. Morel, Vevey.