CN 1243, 2535270/1152446. Altitude 379 m. Date des fouilles : 25.5.-21.7.2015. Références bibliographiques: AAS 98, 2015, 212-213 (avec littérature antérieure) ; AVd. Chroniques 2014, 115-116. Fouille programmée (projet Métamorphose, Ville de Lausanne). Surface 860 m². Vicus.

L'Institut d'archéologie et des sciences de l'Antiquité de l'Université de Lausanne (IASA) a effectué pour la troisième fois sa fouille-école à Vidy, sous les terrains de pétanque du Boulodrome. Cette opération a été menée avec l'autorisation et le soutien de l'Archéologie cantonale, dans le cadre du projet urbanistique « Métamorphose » de la Ville de Lausanne. La surface de fouille est restée la même depuis 2014 (AAS 98, 2015, 212-213), les buts de la campagne 2015 étant d'affiner la connaissance du bâtiment 2 et de terminer la fouille du bâtiment 1 et son portique. Si la fouille du portique a été menée jusqu'aux premières traces de fréquentation de l'époque romaine, celle du bâtiment devra être terminée en 2016. L'occupation du site en sept grandes périodes (A-G), mises en évidence lors des précédentes opérations, a été confirmée et la chronologie a pu être affinée. Les niveaux les plus anciens (période G) remontent au changement d'ère et sont caractérisés par des couches de colluvions où de rares structures en creux ont été repérées, uniquement sous les futurs portiques du bâtiment 1. Cette occupation sporadique du secteur semble avoir cessé à l'époque tibérienne. Ce n'est en effet qu'au début de la période F (60 apr. J.C.) que de nouvelles structures sont implantées dans cette portion restreinte du site. Durant une trentaine d'années, les activités sont caractérisées par des aires ouvertes, des sols de galets et des zones à fonction artisanale. Il faut attendre la période E (90-100 apr. J.C.) pour certifier l'existence d'un bâtiment sous la future maison maçonnée B1 et des aménagements viaires à l'extérieur. L'agencement interne de B1 est caractérisé par de nombreux foyers en dalles de terre cuite et par des sols en terre battue. Les cloisons n'ont que très rarement pu être mises en évidence et il semblerait qu'il faille les restituer sur des poteaux porteurs. Devant le bâtiment, l'aménagement le plus notable de cette période est sans conteste la construction du decumanus, dont la fondation massive contient des blocs dépassant les 80 cm. Les vestiges de la période D (100-200 apr. J.C.) ont été explorés en 2015 dans une partie restreinte de la moitié septentrionale de B1, les autres couches ayant déjà été fouillées en 2014 ou n'ayant pas été atteintes dans l'emprise de B2. Ils ont livré un foyer de tegulae récupérées ainsi qu'un sol en terre battue. La période C n'est représentée en 2015 que dans l'emprise du bâtiment 2, partiellement dégagé en 2014 (fig. 22). Trois états maçonnés ont été mis en évidence ; le premier n'a été que partiellement atteint et sa date de construction reste à définir. La partie avant de B2 à l'état 2 (200-270 apr. J.C.) est caractérisée par un plan classique avec un couloir central et des pièces le bordant. Les parois sont faites en matériaux légers (torchis, tuiles récupérées) et montées sur des solins maçonnés, alors que les sols connus sont en terre battue. Un incendie très violent a causé la démolition de cette partie de B2 dans la seconde moitié du 3ᵉ siècle apr. J.C. Les couches de démolition étalées ont servi de fondation de sol à l'état 3 (270 à 280 apr. J.C. ; voir AAS 98, 2015, 212-213). Pour la période B (280-340 apr. J.C.), la fouille a à nouveau montré l'importance de l'occupation du secteur à la transition entre le 3ᵉ et le 4ᵉ siècle avec une réutilisation d'une partie des murs de B2, soutenus et prolongés par des poteaux ainsi que la construction d'un nouveau puits (portant le nombre total de ces structures à trois). Enfin, le site a continué de livrer des traces de fréquentation du 4ᵉ siècle, et des éléments post-antiques, regroupés dans la période A. La campagne de 2016 permettra de terminer la fouille du bâtiment 1, de poursuivre celle du bâtiment 2 et d'ouvrir une nouvelle parcelle située sur une troisième maison, déjà partiellement explorée en 1990.

Datation : archéologique. Du changement d'ère à la fin du 3ᵉ s. de notre ère (fréquentation durant le 4ᵉ s. apr. J.-C.). IASA, Université de Lausanne, F. Lanthemann.