CN 1085, 2570 775/1 244 230. Altitude 418 m. Date des fouilles: 22.-29.3. et 30.9.2022. Date de la découverte: 22.3.2022. Références bibliographiques: Quiquerez, A. (1864) Monuments de l'ancien évêché de Bâle. Topographie d'une partie du Jura Oriental en particulier du Jura bernois. Epoque celtique et romaine, 319-320. Porrentruy; Prongué, B. (1995) La prévôté de Saint-Ursanne du XIIIe au XVᵉ siècle. Aspects politiques et institutionnels. Thèse de doctorat, 74-75. Porrentruy. Fouille programmée (investigation suite au relevé radar de surface).

Surface de la fouille env. 1600 m². Cinq sondages ont été planifiés afin de préciser la présence de vestiges archéologiques le long de la rive nord du Doubs, à 200 m à l'est de la frontière et du village français de Brémoncourt et à 500 m à l'ouest de l'église St-Valbert, mentionnée dès 1139. En effet, une grande structure quadrangulaire cernée d'un fossé apparait à cet endroit lors de survols aériens (fig. 61). Durant l'excavation du premier sondage, un mur massif d'axe N-S et d'une largeur de 140 cm est apparu. Le remplissage interne du mur est composé de moellons, galets et pierres anguleuses, le tout lié par une grande quantité de mortier blanc-gris à nuances beige, très induré, comportant de la chaux et du sable. La partie supérieure du parement interne du mur (W) est composée de grands moellons en calcaire (50 × 35 × 20 cm) en alternance avec de plus petits modules (20 × 10 × 10 cm). Une à deux assises sont encore conservées avant un ressaut qui déborde de 8 cm. Ce niveau contient des pierres en calcaire de taille alternée (15 × 15 × 10 et 10 × 10 × 5 cm), parfois de chant. Une assise a encore été totalement dégagée sous le ressaut puis à l'apparition de celle en dessous, le sondage s'est arrêté, à l'altitude de 416.75 m. La hauteur observée et conservée du mur est de 105 cm côté nord du sondage. Concernant les autres données, l'altitude sommitale du mur est mesurée à 417.8 m côté sud, 417.75 m côté nord. Fort de ce résultat positif, nous avons décidé d'entamer un second sondage afin d'observer l'angle SE de la structure. Ce dernier a été rapidement mis au jour, le mur poursuivant son tracé sur un axe E-W. Durant le dégagement du parement externe oriental, nous avons fouillé un niveau (apparition dès 417.25 m) vers l'angle SE dans lequel se trouvait une plus forte concentration de céramiques qu'ailleurs. Ce dernier a laissé place à une nouvelle couche située tout le long du parement externe (apparition dès 417.1 m), de couleur beige clair, très pulvérulente, quasi uniquement composé de mortier, sable, chaux, quelques fragments de conglomérat en calcaire et des nodules de charbon éparses qui ont été prélevés pour analyse C14, nous donnant une datation entre 1318 et 1421. Enfin, cette couche comportait un très grand moellon en calcaire (65 × 55 × 40 cm). Cette pierre qui marquait l'angle externe du mur s'est effondrée tardivement et s'observe dans la coupe. De plus, une pierre située en dessous apparait à 416.66 m. Les trois autres sondages, plus petits, ont été réalisés afin d'avoir une vue de la sédimentation dans le fossé et de connaître l'altitude des niveaux archéologiques sur le reste de la parcelle. Par ailleurs, une journée de prospection géophysique a été menée en automne afin de compléter nos données et mieux définir les contours du bâtiment (fig. 62). En conclusion, le mur observé appartient potentiellement à un bâtiment fortifié de la période médiévale de type maison forte, peut-être assez proche de celle de Miécourt (premier état possible au 12° s.), en comparant aussi bien l'appareillage massif du mur que le fait de cerner la construction par un fossé d'eau provenant d'une rivière proche. Cependant, si nous prenons également en compte l'analyse C14 et surtout les recherches de B. Prongué dans le cadre de sa thèse, citant des archives mentionnant l'héritage en 1335 puis l'acquisition entre 1336 et 1346 des terrains situés entre l'église St-Valbert et Brémoncourt par le seigneur Guillaume de Brémoncourt, nous pouvons proposer un établissement daté du milieu du 14ᵉ s.

Mobilier archéologique: céramiques coquillière à pâte sombre (médiévales?), céramiques glaçurées (médiévale-moderne), une pièce de monnaie bernoise (batz) (19?), divers clous, fragments de verre de vitre, os de faune, petites billes de jeu en pierre. Datation: archéologique. Moyen Âge tardif. OCC/SAP JU, G. Luisoni.