CN 1126, 2585430 / 1221130. Altitude 436 m.
Date des fouilles: mi-mars à mi-décembre 2015.
Site nouveau.
Références bibliographiques: Ch. Gerber, Bienne, rue des Maréchaux et rue Basse. Découverte de deux tours médiévales. Arch BE 2016 (à paraître) ; W. Bourquin/M. Bourquin, Biel, stadtgeschichtliches Lexikon. Biel 1999.
Fouille de sauvetage programmée (remplacement des conduites et canalisations). Plusieurs petites surfaces de fouilles, total env. 40 m²
Fortifications médiévales.

Le programme de renouvellement des conduites et canalisations prévu à la rue des Maréchaux (Schmiedengasse) et à la rue Basse (Untergasse) a offert au Service archéologique du canton de Bern une opportunité unique d'ausculter les entrailles de la cité médiévale fondée vers 1220.
Malgré les nombreuses perturbations modernes, les investigations de 2015 ont mis en évidence quelques témoignages historiques intéressants. Ainsi, à la hauteur des bâtiments nos 3 et 4 de la rue des Maréchaux, des vestiges de la tour de l'Horloge (Zeitglockenturm) sont apparus. Il s'agissait d'un tronçon des fondations disposé perpendiculairement à l'axe de la rue. D'une épaisseur de 1.5 m et conservées sur près de 2 m de hauteur, elles n'ont été repérées que dans la tranchée principale. Aucun retour de mur n'a été observé côté ville, ce qui laisse supposer que la tour avait une fondation en U accolée aux murs gouttereaux des maisons. Environ 6 m à l'ouest de la tour, une épaisse sablière mortaisée de 40 x 40 cm est apparue in situ à plus de 2 m de profondeur. Son orientation parallèle à la maçonnerie précitée pourrait suggérer un lien avec la tour : il s'agit peut-être des reliques d'un pont en bois. Les cinq pieux en chêne arrachés par la pelle mécanique dans la tranchée, entre la sablière et la maçonnerie, viendraient conforter cette hypothèse.
Les creusages ont montré que la rue des Maréchaux repose sur près de 2.7 m de déblais anthropiques successifs qui couvrent les sables et graviers alluviaux ou le tuf local. Le sommet des différentes couches présente une surface compacte caractéristique d'un niveau de circulation. Le remblai le plus ancien a livré une datation C14 qui renvoie aux 7ᵉ-8ᵉ siècles et témoigne d'une occupation antérieure à la fondation de la ville.
À mesure que l'on s'éloignait vers l'est, l'épaisseur des remblais s'atténuait. Au pied méridional du Temple allemand, les travaux ont fait ressurgir les fondations de l'ancien mur de soutènement de l'esplanade qui, jusqu'en 1841, se dressait à peu près au milieu de la rue Basse actuelle. De gros travaux furent engagés pour reculer ce mur de 2.5 à 4.5 m vers le nord.
Enfin, à l'extrémité orientale de la rue Basse, les fondations de la porte du Bas (Untertor) sont apparues. Conservées sur près de 2.7 m d'élévation, elles consistaient en un solide appareillage de moellons et pierres calcaires. Côté est, le parement de l'ouvrage présentait une inclinaison de 70° environ et descendait jusqu'au niveau du fossé périurbain.
Les travaux ont permis de préciser le potentiel archéologique des zones bordières des deux rues concernées, tout en mettant au jour les vestiges de deux tours médiévales supprimées dans la première moitié du 19ᵉ siècle.

Mobilier archéologique: bois.
Prélèvements: bois (dendrochronologie), os et charbon du bois (C14).
Datation: dendrochronologique ; historique. Moyen-Âge ; Temps modernes.
S A B, Ch. Gerber.