CN 1243, 2535270/1152446. Altitude 379 m.
Dates des fouilles: 5.6.-20.7.2017
Références bibliographiques: AAS 100, 2017, 234-235 (avec littérature antérieure); F. Lanthemann/T. Luginbühl, Une nouvelle génération d'archéologues à Vidy. La fouille-école de l'Université de Lausanne. AVd, Chroniques 2016, 64-77.134-135.
Fouille programmée (projet Métamorphose de la Ville de Lausanne). Surface de la fouille 1200 m².
Vicus.

L'Institut d'Archéologie et des Sciences de l'Antiquité de l'Université de Lausanne (IASA) a mené sa cinquième campagne de fouille-école à l'extrémité occidentale du vicus de Lousonna-Vidy. Ce chantier, situé sous les terrains de pétanque du Boulodrome, a permis à une soixantaine d'étudiants d'entamer ou de poursuivre leur formation, sous la supervision de nombreux spécialistes.
La surface excavée a repris l'emprise de 2016 (AAS 100, 2017, 234-235). Les objectifs de la campagne 2017 étaient de terminer la fouille de la partie nord de l'habitation la plus occidentale du vicus (B1), de poursuivre les investigations des niveaux en matériaux périssables de l'édifice central (B2) et de mieux cerner les vestiges du bâtiment maçonné situé sur la troisième parcelle (B3 et son portique). La découverte d'une forge dans les niveaux encore inexplorés au nord du bâtiment B1 a exigé la mise en place d'un protocole de fouille par carroyage, prolongeant la durée de l'exploration de cette parcelle. Par ailleurs, la confrontation des résultats de l'intervention de 1990, menée par l'Archéologie cantonale à l'est de la surface explorée (C. May Castella, Boulodrome, Prés-de-Vidy. Intervention archéologique 1990. Rapport inédit, Archéologie cantonale. Lausanne 1991), et de ceux de la fouille actuelle a été réitérée, afin d'améliorer la connaissance de l'ensemble des vestiges romains de ce quartier.
L'occupation du site de Vidy-Boulodrome se développe dès le milieu du 1ᵉʳ siècle apr. J.-C. et perdure jusqu'à la fin du 4ᵉ siècle. Les trois parcelles investiguées, situées à l'extrémité occidentale du vicus, aux abords directs du decumanus, révèlent une succession de constructions caractéristiques des agglomérations secondaires, combinant une fonction d'habitat à des activités artisanales et commerciales.
Excepté quelques vestiges attestant une fréquentation à l'époque augustéenne, les premiers édifices apparaissent au milieu du 1ᵉʳ siècle de notre ère. Sur la parcelle 1, un petit bâtiment monocellulaire en terre et bois est installé autour de 60-70 apr. J.-C. Vers la fin du 1ᵉʳ siècle, la prolongation du decumanus dans ce quartier périphérique engendre une urbanisation accrue du secteur. Plusieurs nouveaux bâtiments mitoyens sont alors construits, dont une grande bâtisse en maçonnerie sur la parcelle 3. Au milieu du 2ᵉ siècle, la pierre et le mortier sont à nouveau employés lors de la reconstruction du bâtiment central, puis une nouvelle fois vers 220 apr. J.-C., pour l'érection d'un édifice maçonné sur la parcelle 1. La dernière période, datée entre la fin du 3ᵉ et la fin du 4ᵉ siècle, témoigne d'une occupation relativement importante. En effet, de nombreuses nouvelles structures, principalement artisanales, viennent s'ajouter aux habitats existants, suggérant un déplacement des pôles d'activités dans la marge occidentale du vicus.
Les opérations menées par l'IASA en 2017 ont une nouvelle fois œuvré à l'amélioration de la connaissance de ce quartier d'habitat modeste, peuplé d'artisans et de commerçants. Parmi les nombreuses découvertes de cette campagne, trois ateliers de forge laissent percevoir une présence significative de l'artisanat du fer dans le secteur, sans doute en lien avec un commerce florissant, facilité par la proximité de l'axe de circulation principal de l'agglomération.

Mobilier archéologique: céramique, métal, verre, monnaie.
Datation: archéologique, du milieu du 1ᵉʳ s. apr. J.-C. à la fin du 4ᵉ s. IASA, Université de Lausanne, L. Rubeli.