CN 1202, 2538 140/1165880. Altitude 619 m.
Dates des fouilles: janvier-mars, mai-juin et novembre-décembre 2019.
Références bibliographiques: AVd. Chroniques 2018, 124-125; D. de Raemy, Châteaux, donjons et grandes tours dans les Etats de Savoie (1230-1330). Un modèle : le château d'Yverdon, CAR 99, 112-115. Lausanne 2004; M. Glaus/A. Tenud, Échallens (VD) Château - Aff. 1195, Int. 12166, Investigations archéologiques. Épalinges, en cours d'élaboration.
Fouille de sauvetage non programmée (réaménagement du château). Surface ca. 800 m².
Site castral.

Dans le cadre des travaux de réaménagement du château d'Échallens, la fouille du sommet du rocher situé dans la cour, commencée en automne 2018, s'est poursuivie pendant l'hiver et une partie de l'automne. La fouille par tronçons, suivant le calendrier des travaux de terrassement, a mis au jour une trentaine de structures en creux, ainsi que plusieurs entailles dans le rocher, notamment deux escaliers (fig. 48). Ces derniers sont taillés directement dans l'arête est du sommet de la molasse, sur le tracé de la courtine orientale du château, aujourd'hui démantelée. Ils sont les seuls vestiges observés cette année liés à la courtine, sans qu'il soit possible, pour l'heure, de les rattacher à une période précise.
En automne, lors des derniers travaux d'aménagement de systèmes de drainage dans la cour, un puits a été découvert. Situé dans la portion occidentale de la cour, sa fosse d'implantation mesure 3.3 m de diamètre (fig. 49). Il est creusé dans le substrat et seules deux assises de sa margelle ont été observées, car son ouverture a été bouchée par une voûte en encorbellement lors de son abandon. Les premières constatations montrent que le fond du puits est situé à 13 mètres de profondeur, dont six mètres sont encore en eau, bénéficiant sans doute de la nappe phréatique du Talent.
Dans le courant de l'été, les façades de l'aile nord du château ont été entièrement décrépies, ainsi que quelques parois à l'intérieur. Le mur nord conserve encore une grande partie de la courtine médiévale avec sa maçonnerie en grand appareil de molasse. Une archère ultérieurement bouchée a été mise en évidence, ainsi que l'arrachage d'une maçonnerie située à l'extrémité nord-est de ce mur. Elle pourrait correspondre à une ancienne tour ou un mur de braic venant s'accoler contre la courtine. Cette dernière présente plusieurs étapes de construction entre le 13ᵉ et le 14ᵉ siècle et une large brèche a été reprise entre l'aile nord et l'aile ouest. Certainement à la fin du Moyen Âge, des baies à croisée ont été insérées à l'étage. Au sommet, leur état actuel d'arasement sous la toiture indique un volume initialement plus élevé.
Durant les périodes moderne et récente, de nombreuses transformations du corps de logis ont été réalisées, perceptibles au travers des nombreuses insertions de baies. Côté cour, l'aile sud a été entièrement rebâtie entre 1721 et 1723, avec la réédification d'un corps de logis séparé d'un grenier par un espace, tous deux accolés contre l'ancienne courtine. Au milieu du 19ᵉ siècle, ces deux édifices ont été réunis avec l'adjonction d'un volume intermédiaire entre eux. L'ancien grenier a été réaffecté avec insertion de nouvelles baies et ajout d'un portail d'entrée oriental donnant sur les anciens fossés, ces derniers ayant été remblayés, alors que les courtines est et sud seront ultérieurement démantelées.
Le mur nord, avec ses vestiges de courtine et d'archère, est un témoin de l'ancien château médiéval des seigneurs de Montfaucon-Montbéliard, actuellement visible uniquement dans la partie ouest, avec ses deux tours partiellement conservées et les vestiges du dispositif d'accès mis au jour l'année dernière.

Mobilier archéologique: céramique, métal.
Datation: historique. Moyen Âge; Époque moderne.
Archéotech SA, Épalinges, M. Glaus et A. Tenud.