CN 1203, 539 350/180 800. Altitude 435 m.
Date de fouilles: novembre 2006-septembre 2007, de manière discontinue.
Références bibliographiques: L. Steiner/F. Menna et al., La nécropole du Pré de la Cure à Yverdon-les-Bains (IV - VII s. ap. J.-C.). CAR 75. Lausanne 2000; C. Brunetti/Ph. Curdy, Yverdon-les-Bains et Sermuz à la fin de l'âge du Fer. CAR 107. Lausanne 2007.
Fouille préventive (renouvellement de canalisations). Surface environ 1000 m².
Habitat. Nécropole. Voie. Aménagement de berge.

Plus de 300 structures, attribuables aux périodes de l'âge du Fer au haut Moyen-Âge, ont été relevées tout au long d'une coupe stratigraphique de plus de 400 m, recoupant l'ensemble du site d'Eburodunum et de son Castrum.
Datant du haut Moyen-Âge et du Bas Empire, plusieurs tombes situées à quelques dizaines de centimètres de profondeur ont été mises au jour. Elles font partie intégrante de la nécropole du Pré de la Cure où plus de 300 sépultures avaient été découvertes. Ces sépultures sont liées à la zone d'habitat qui se trouvait dans le castrum. Nous avons repéré un tronçon de la muraille est de cette fortification, dont la construction avait pu être datée par dendrochronologie de 325-326 apr. J.-C., lors d'anciennes fouilles. Un réseau dense de pieux de chêne (tous les 20 cm environ) avait été planté sous les fondations du rempart afin de le stabiliser.
Le plan d'un bâtiment imposant doté de contreforts et s'appuyant contre le rempart ouest, peut-être un arsenal, a été sensiblement complété. Le même système de stabilisation que celui du rempart a été mis en évidence. Les bois n'étaient dans ce cas pas conservés. Lors du dégagement des fondations de ce bâtiment, une inscription datée du 1er s. a été mise au jour. En faisant passer le collecteur sous les murs, ces derniers ont été préservés. L'inscription quasiment intacte datant du 1er s., ornée de quelques traces de pigments rouges conservés, a été utilisée en remploi dans les fondations de l'arsenal. Elle comporte le texte suivant:
«Pour la déesse Drucoria de la part des Demecani qui sont établis à Eburodunum» (traduction/analyse: R. Frei-Stolba).
Les Demecani étaient jusqu'à ce jour inconnus: une famille, un clan, une corporation? Quant à la déesse Drucoria, il s'agit d'une divinité locale d'origine celtique, également mentionnée pour la première fois. Cette référence épigraphique à Eburodunum est la troisième connue.
Le plan du vaste complexe thermal dégagé par A. Naef en 1903 et 1906 a été complété par la découverte de nouveaux bassins extrêmement bien conservés. Ils étaient très probablement en fonction durant le Bas Empire. Ces structures sont actuellement protégées par une couche de remblai, dans la perspective d'une mise en valeur du site. En raison de ces mesures de conservation, nous ne connaissons pas les éventuelles phases antérieures de cet ensemble.
Datés du Haut Empire, les vestiges les plus anciens du vicus témoignent de constructions réalisées en terre et en bois, alors que les plus récentes sont dotées de murs maçonnés et sont couvertes de tuiles. Seuls les niveaux de fondations sont conservés. Ces bâtiments bordent la voie principale. Notons encore la mise au jour d'un puits, comportant un cuvelage en bois à sa base et éventuellement d'un aménagement de berges empierré à l'extrémité orientale de la rue.
Une occupation celtique datée d'à partir de 120 av. J.-C. jusqu'aux niveaux romains précoces est attestée. Notons que le parement en pierres sèches du rempart, dont la construction a été datée par dendrochronologie dès 80 av. J.-C, a été relevé sur quelques dizaines de centimètres, dans l'axe du tronçon déjà connu. Par ailleurs, de nombreuses cabanes semi-enterrées comportant des foyers et des sols en terre battue ont été mises en évidence. Mentionnons encore la présence de fosses, trous de poteau, d'un pieu conservé (en cours d'analyse), et d'une tombe d'enfant en bas âge. Ces structures se répartissent sur près de 200 m de longueur.

Mobilier archéologique: céramique, faune, os, fer, bois, inscription, bronze, verre.
Datation: archéologique (céramique, numismatique). env. 120 av. J.-C.-haut Moyen-Âge.
Archeodunum SA, F. Menna et C. Brunetti.