CN 1222, 530 800/167 610. Altitude 565-571 m.
Date de fouille: 15.4.-6.9.2013.
Références bibliographiques: E. Dietrich avec la collaboration de G. Kaenel/D, Weidmann, Le sanctuaire helvète du Mormont. AS. 30 2007, 1, 2-13; AAS 90, 2007, 156-157; 91, 2008, 184; E. Dietrich/C. Nitu, Le site helvite du Mormont (canton de Vaud Suisse). Résultats de la campagne de 2008. AAS 92, 2009, 247-251; E. Dietrich/C. Nitu, Le Mormont, haut lieu de culte de la fin de l'âge du Fer. In: M. Honegger/D. Ramseyer/G. Kaenel et al. (dir.) Le site de La Tène: bilan des connaissances - état de la question. In: Actes de la Table ronde internationale de Neuchâtel 1-3 novembre 2007. Archéologie neuchâteloise 43, 219-225. Hall terive 2009; Collectif, Le Mormont. Un sanctuaire des Helvètes en terre vaudoise vers 100 av. J.-C. Brochure disponible au Musée cantonal d'archéologie et d'histoire de Lausanne 2009; AAS 93, 2010, 230; 94, 2011, 241-242; 95, 2012, 178-179; 96, 2013, 186-187; Chroniques 2012. AVd 1, 2013, 74-75.
Fouille de sauvetage programmée (étape 5 d'extension de la carrière du Mormont, moitié sud). Surface de la fouille 7600 m².
Lieu de culte. Occupation préhistorique.

L'étape de 2013 a mis au jour un peu plus de cinquante structures dont six fosses à dépôts, quatre foyers, une sibilière et une trentaine de trous de poteau, dont plusieurs feront l'objet d'analyses C14. Hormis quatre structures situées aux extrémités du secteur, tous les vestiges se concentrent dans un périmètre de 3000 m², l'emplacement d'une faille naturelle. Contrairement aux campagnes précédentes, les fosses ne sont pas installées dans une zone fouillée en 2013 où la couverture sédimentaire permet de creuser profondément. Ce sont principalement des trous de poteau, des foyers et autres structures de faible profondeur qui l'occupent. Vingt trous de poteau délimitent une surface de 120 m² environ. La disposition de quinze d'entre eux permet de restituer deux rangées presque parallèles d'un minimum de 8 m et maximum de 14 m de long et espacées de 7 m environ, orientées N-S. Trois poteaux se trouvaient à l'intérieur et deux à l'extérieur de ces deux lignes. Cela suggère le plan d'une construction, mais l'absence de poteaux sur le côté sud, peut-être détruits à l'occasion de la tranchée exploratrice TR 7 / 2012, nous invite à la prudence quant à sa fonction.
Les fosses à dépôts ont des dimensions modestes, avec des diamètres variant entre 1.40 et 2.60 m pour des profondeurs conservées comprises entre 0.30 et 0.90 m. Cinq d'entre elles sont insérées dans des cuvettes naturelles peu profondes creusées à la surface du calcaire. La sixième est installée sur deux tiers de sa profondeur dans une étroite faille karstique. Leur remplissage comporte des niveaux de dépôts composés essentiellement de menus objets métalliques, de restes fauniques épars et de fragments de céramique.
Le dépôt de la fosse 712 se distingue par le grand nombre de vases fragmentés, dont deux céramiques d'influences méditerranéennes, une marmite tripode en pâte sombre modelée et une assiette type mare.36 en pâte grise fine (fig. 13). Cette dernière porte les marques de plusieurs réparations au moyen d'agrafes en fer.
La fosse 722, profonde de 0.90 m pour un diamètre à l'ouverture de 1.80 m, se caractérise par une forme rectangulaire aux coins arrondis et par un profil en entonnoir : très large sur 0.30 m, la rigole se resserre sur plus de 0.60 m dans un karst étroit, tronconique. Deux niveaux de dépôts ont été individualisés. Le premier, déposé dans le karst, réunit les restes d'un jeune porc, des pattes, crânes de caprinés et des mandibules de bœufs non brûlés, de rares esquilles calcinées et quelques tessons, les deux derniers éléments provenant probablement du niveau supérieur (fig. 14). Le second dépôt, dans le tiers supérieur de la fosse, est composé de fragments de céramique, nodules de terre cuite, quelques menus objets en fer et nombreux restes fauniques dont la quasi-totalité est calcinée, pris dans une matrice charbonneuse.
Les fosses découvertes dans cette étape ont de petites dimensions, avec un nombre réduit de dépôts, dont les meules et les restes humains sont absents, à l'exception de quelques petits fragments calcinés. Si cette campagne n'apporte guère d'informations supplémentaires concernant l'étendue du site, elle a mis en évidence une nouvelle situation : on observe une faible densité de fosses ainsi que la présence d'une construction.

Mobilier archéologique: céramique (étude C. Brunetti), menus objets en bronze et fer, monnaies, fragments de bracelets en verre.
Matériel anthropologique : quelques ossements calcinés épars (étude A. Gallay).
Faune: ossements épars (étude P. Méniel).
Relevés: sédimentologiques (étude M. Guélat), carpologiques (étude O. Akeret et Ch. Brombacher), charbons pour C14 datation: archéologique. LTD Ib; Epoque romaine; Epoque incertaine.
Archeodunum SA, Gollion, C. Nitu.