CN 1165, 2568 961/1 204795. Altitude 427.4 m. Références bibliographiques : AAS 101, 2018, 208. Date de la fouille : 16.-30.9.2020. Fouille de sauvetage programmée (érosion lacustre, navigation intensive). Surface de la fouille 100 m². Chaland gallo-romain (épave).
En 2015, lors d'une prospection aérienne en ballon dirigeable, une anomalie a été détectée dans le lac de Neuchâtel à environ 1.5 km au large de La Tène, à une profondeur de 2 m. Des plongées de reconnaissance et un sondage ont permis de l'identifier par la suite comme étant les vestiges d'un chaland gallo-romain de type monoxyle assemblé. Deux analyses, radiocarbone et dendrochronologique, ont confirmé les observations visuelles, datant l'épave de 121 ap.J.-C. (terminus post quem) Dans cette zone du lac de Neuchâtel, la navigation intense et surtout l'importante érosion de la plateforme littorale, consécutive à la Première Correction des Eaux du Jura, justifièrent la mise en œuvre d'une fouille de sauvetage de cette épave, conformément aux exigences notamment de la Convention de l'UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, ratifiée par la Suisse en 2019. Cette opération a été réalisée en étroite collaboration avec la Fondation Octopus, dont la vocation est de soutenir l'exploration scientifique et de diffuser les connaissances du monde subaquatique auprès d'un large public. Il s'agit de la dernière opération réalisée dans le cadre d'un partenariat, initié en avril 2019, ayant pour objectif de documenter trois épaves de trois époques différentes (2ᵉ, 16ᵉ et 18ᵉ s. ap. J.-C.). Lors du naufrage du chaland gallo-romain, son flanc bâbord se détacha et s'échoua à faible profondeur ; les courants du lac mettant en mouvement les derniers vestiges de l'épave qui s'enfoncèrent dans la craie lacustre, dont les propriétés thixotropiques leur assurèrent une conservation exceptionnelle. Entièrement en chêne (Quercus sp.), le flanc était brisé en deux parties : le bouchain monoxyle de transition était posé en surface, en partie recouvert de sable, tandis que le reste du bordage et les membrures étaient entièrement piégés dans la craie sur une épaisseur d'environ 80 cm. Un ensemble de mobilier, comprenant 198 pièces métalliques et un morceau de cuir participant à l'architecture du chaland, a été observé, dispersé autour de l'épave. Parmi les éléments en fer, relevons la présence de deux étriers, qui ont servi à consolider le flanc du bateau, permettant ainsi d'en estimer la hauteur totale à environ 1.35 m pour une longueur conservée de 10.9 m. La cohésion mécanique de la structure du flanc résulte uniquement de l'assemblage, au moyen d'un clouage très dense, des éléments longitudinaux (bordés) aux éléments transversaux (membrures). D'une longueur variant entre 15 et 20 cm, les clous de liaison, qui présentent une tige de section carrée avec une tête circulaire, plate ou convexe, sont enfoncés de l'intérieur vers l'extérieur de l'embarcation. Les pointes dépassant du bordage ont été repliées à 90 degrés. Les membrures en chêne ont une largeur moyenne de 25 cm pour une épaisseur comprise entre 7 et 8 cm (fig. 32). L'intervalle d'axe en axe, entre chaque courbe simple, est irrégulier et situé entre 72 et 108 cm ; il est moins espacé à l'extrémité du bateau qu'au centre. Le calfatage est le système assurant l'étanchéité entre les bordages, mais aussi dans les fissures et les nœuds du bois. Il consiste en deux bourrelets de mousse végétale de 2 cm d'épaisseur, chassés dans les jointures recouvertes ensuite d'une planchette maintenue par des centaines de petits clous forgés, appelés clous de calfatage. Ces derniers, longs de 5 cm et à tête large et plate de 2.5 cm, sont enfoncés tous les 3 à 4 cm dans le même can du bordage pour éviter les effets de cisaillement. Quelques petits coins en sapin (Abies alba) ont également été chassés par endroits dans les fentes.
Les deux composantes conservées du chaland - flanc bâbord et bouchain - ont été documentées sur place (photogrammétries, relevés manuels), puis prélevées et déplacées dans le dépôt subaquatique de la section Archéologie de l'OPAN, au large du musée du Laténium à Hauterive, où elles ont été enfouies dans la craie lacustre afin d'en assurer la sauvegarde à long terme. Prélèvements : mobilier métallique, cuir, bois pour analyses dendrochronologiques et xylologiques, un fragment de calfatage. Datation : Epoque romaine. ¹⁴C. ETH-60928, 1925 ± 47 BP (datation de la moelle). Dendrochronologique, 121 ap.J.-C (terminus post quem). OPAN, F. Langenegger, J. Spielmann, S. Wüthrich; Fondation Octopus, J. Pfyffer.
La Tène (Marin-Epagnier) NE, Les Hauts-Fonds
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Detail des Fundberichts
Gemeinde
La Tène
Kanton
NE
Ort
Les Hauts-Fonds
Koordinaten
E 2568961, N 1204795
Höhe
427 m
Signatur Fundstelle Kanton
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Signatur Ereignis Kanton
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Neue Fundstelle
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Probenentnahmen
Holz/Holzkohle, Andere
Analysen
Dendrochronologie
Institution
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Datum der Fundmeldung
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Oberfläche (m2)
100 m2
Datum Beginn
16 September 2020
Datum Ende
30 September 2020
Datierungsmethoden
Dendrochronologisch
Autor*in
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Publikationsjahr
2021
Epoche
Römisches Reich
Art der Fundstelle
Infrastruktur (Verkehr/Transport)
Art der Untersuchung
Ausgrabung (Rettungsgrabung)
Archäologische Funde
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Knochen
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Botanische Funde
Holz/Holzkohle
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