CN 1306, 594 110/120 660. Altitude env. 538 m.
Dates des fouilles: 20.11.2011-15.6.2012.
Références bibliographiques: AAS 2010, 232-234.
Fouille d'urgence (projet d'immeuble). Surface de la fouille 800 m². Nécropole.

La fouille de 2012 de la nécropole à incinération romaine a permis de mettre au jour un édifice en maçonnerie rectangulaire adossé au rocher, correspondant probablement à un enclos funéraire (12 x 6 m). L'entrée devait se situer sur le côté occidental, partie non dégagée car située sous le mur de parcelle actuel. L'intérieur de l'enclos, perturbé et recreusé par les sépultures du haut Moyen Âge, a livré quelques fonds de fosse, une urne déposée contre le rocher ainsi qu'une couche de lessivage charbonneuse contenant du mobilier romain épars, provenant sans doute de tombes à incinération, arasées et détruites.
Une cinquantaine de tombes à incinération sont attestées, portant à environ 90 le corpus total découvert sur le site. Les sépultures se regroupent pour la plupart au nord-ouest de l'enclos sur une bande de 5-7 m de largeur et sur une longueur d'environ 35 m. Un espace de 7 m de largeur environ, dépourvu d’aménagements, sépare ces incinérations de l'édifice en maçonnerie, comme si cette portion de terrain avait été réservée (espace sacré, chemin d'accès).
Pour ce qui est des incinérations, on distingue deux formes: en premier lieu, les bûchers en fosse, quadrangulaires, longs de 1.50-2 m, larges de 0.60-1 m et profonds de 0.15-0.30 m. Le défunt était incinéré au-dessus de la fosse qui lui servira de sépulture. La seconde forme, de plus petites dimensions (0.70 x 0.40 m), contient les restes déplacés du bûcher funéraire. La présence d'ossements calcinés est le principal critère pour interpréter ces fosses comme des sépultures à part entière. Un troisième type de fosse, comblée par des sédiments rubéfiés, ne renferme que des esquilles de faune. Il pourrait s'agir de reliefs de repas funéraires ou de dépôt d'offrandes alimentaires - hypothèse à confirmer.
Le mobilier archéologique provenant de ces tombes est très abondant et indique que la nécropole a fonctionné entre le milieu du 1ᵉʳ s. apr. J.-C. et le début du 3ᵉ siècle. Parmi les différentes offrandes, on peut signaler la présence de statuettes en terre cuite blanche provenant de l'Allier dans le centre de la France. On en compte une cinquantaine représentant des animaux ou des divinités. Certaines de ces statuettes étaient vraisemblablement regroupées dans des coffres de bois. C'est le cas d'un dépôt isolé (UT5650), disposé parmi d'autres tombes à incinération, et d'un lot de statuettes placées dans un bûcher en fosse complètement remanié (T5646; fig. 34). Les deux ensembles contenaient respectivement 10 et 15 statuettes, notamment des chevaux, des oiseaux, des chiens, un singe, la déesse Fortuna, ainsi qu'une aedicula (représentation en applique d'un temple) dans laquelle se tenait une Venus anadyomène.
Une cinquantaine de tombes à inhumation datant de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge (4ᵉ-8ᵉ siècle) ont été dégagées en 2012, portant à près de 70 le nombre total de sépultures de cette période. La plupart d'entre elles sont disposées au pied du ressaut du rocher ou adossées à celui-ci. Ce sont principalement des tombes de nouveau-nés, d'enfants ou d'adolescents. Les individus sont inhumés soit dans des coffres en dalles, soit dans des fosses en pleine terre. La majorité des tombes sont concentrées dans l'emprise de l'enclos funéraire en ruine et à l'est de ce dernier. Un second groupe de sépultures, moins important, est également disposé contre le rocher à l'est de la parcelle.
Voir aussi Age du Fer, Sion VS, rue de Loèche 14, «le Rocher 1».

Mobilier archéologique: céramique, métal verre, statuettes.
Datation: archéologique. Milieu 1ᵉʳ-8ᵉ siècles.
Bureau d'archéologie TERA Sàrl, Sion, O. Paccolat.