CN 1185, 2578 970/1183580. Altitude 548 m.
Date des fouilles : janvier-juin 2015.
Références bibliographiques: ASSPA 86, 2003, 263; CAF 5, 2003, 234; AAS 93, 2010, 272; CAF 12, 2010, 164; D. Heinzelmann, Die ehemalige Johanniterkirche in Freiburg - aktuelle Ergebnisse der Bauforschung. CAF 14, 2012, 106-123; M. Strub, La ville de Fribourg : les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 203-236. Bâle 1956; A. Lauper/L. Cesa/I. Andrey (réd.) La Commanderie de St-Jean de Jérusalem à Fribourg, Patrimoine fribourgeois 20. Fribourg 2014.
Analyse architecturale (restauration du chœur). Surface de la fouille 80 m².
Eglise.

La Commanderie et la chapelle de St-Jean se sont implantées à Fribourg en 1224 à la place du Petit-Saint-Jean. En 1259, le Conseil de la ville cédait à la Commanderie un terrain à la Planche-Supérieure pour y ériger leur édifice avec un hospice et une chapelle, consacrée en 1264. Les maçonneries ont déjà fait l'objet de relevés et d'une analyse à l'extérieur en 2009, complétés alors par des observations dans les combles et des datations dendrochronologiques. La restauration du chœur offrait l'occasion d'une analyse complémentaire, notamment avec l'observation des mortiers d'origine sur les parties décrépies.
L'édifice consacré en 1264 possédait un chœur à chevet plat et une nef unique beaucoup plus courte que l'actuelle, l'ensemble étant plafonné ou à combles apparentes. Le chœur était éclairé à l'est par une fenêtre double en lancette inscrite dans une grande baie en arc brisé et au sud par deux fenêtres. Au nord, aucune trace de fenêtre n'a été repérée, mais une porte à encadrement de molasse chanfreiné y a été percée dès l'origine, avec un battant s'ouvrant au nord; il semble évident que cette porte ne s'ouvrait pas sur l'extérieur, mais sur un bâtiment annexe, très probablement une première sacristie, ce qui expliquerait l'absence de fenêtre sur ce côté. Par la suite, une nouvelle porte a été percée au sud, sous la fenêtre orientale, alors que la fenêtre occidentale était partiellement murée, seule une petite ouverture étant maintenue dans le bouchon. Cette porte donnait sur une deuxième annexe dont la fonction reste incertaine; comme on pouvait suivre les offices par la petite ouverture, il pourrait s'agir d'une sacristie dont la construction se serait faite très tôt, peut-être simultanément à la mise en place dans le chœur d'un berceau de bois et à la réalisation du premier décor peint, soit encore à la fin du 13ᵉ siècle, à moins que ce ne soit au siècle suivant lors de la réalisation du deuxième décor peint. Ces décors médiévaux sont polychromes et les parties visibles dans les combles comme celles dégagées par les sondages laissent entrevoir leur richesse et leur qualité.
Le berceau de bois a été supprimé en 1477/78 lors du remplacement de la charpente et de la pose d'un premier plafond plat en bois. Par la suite, un nouveau décor peint en grisaille a recouvert les décors médiévaux, peut-être lors des travaux réalisés sous le commandeur Pierre d'Englisberg entre 1504 et 1545.
À une date inconnue, de part et d'autre du chœur (à l'ouest des murs nord et sud), deux assises de molasse bleue situées à 1.60 m de hauteur ont été bûchées au nu du parement de molasse verte, tout comme à l'Église Notre-Dame. Bien délimités, ces arrachements ne correspondent pas à un cordon qui aurait également souligné les tablettes de fenêtres, mais plutôt à un aménagement dont la nature reste à découvrir, ici comme à l'Église Notre-Dame.
En 1710/11, le commandeur Claude-Antoine Duding (1710-1745) entreprit la rénovation de l'église en la dotant de ses fenêtres actuelles et en y ajoutant une sacristie à l'est, dans le prolongement du chœur qui a également été entièrement transformé. Outre le percement des fenêtres, la charpente a été remplacée, l'intérieur doté d'un nouveau décor réalisé par l'atelier Pantly et d'un plafond à caissons. Ce dernier, remplacé depuis par un plafond de plâtre, a été intégralement restitué pour redonner au chœur son aspect du début du 18ᵉ siècle.

Prélèvements: 53 bois pour datations dendrochronologiques.
Datation: dendrochronologiques, 43 bois datés, Réf. LRD15/R7147.
SAEF, G. Bourgarel et R. Tettamanti.