CN 1185, 569 760/192 045. Altitude 460 m.
Dates des fouilles : avril-octobre 2014.
Références bibliographiques : BPA 46, 2004, 196-197 ; 50, 2008, 262-265 ; 56, 2014 (à paraître).
Fouille préventive (construction de deux immeubles). Surface de la fouille 1000 m². Voirie. Habitat. Artisanat.

Les fouilles réalisées dans le cadre d'un projet immobilier menaçant une parcelle de près de 1000 m² au sud de la colline d'Avenches ont permis d'explorer pour la première fois en extension un secteur excentré et encore peu connu de la ville romaine. Les vestiges mis au jour s'échelonnent entre La Tène finale et le Moyen-Âge (voir Âge du Fer et Moyen-Âge).
Pour la période romaine, les observations ont tout d'abord porté, en limite sud de la parcelle, sur ce qui était alors le principal axe de communication reliant Aventicum aux localités de l'ouest du Plateau suisse (Eburodunum/Yverdon-les-Bains, Minodunum/Moudon, Lousonna/Lausanne ; fig. 16). Cette voie qui dès la fin du 1er siècle de notre ère franchissait la muraille par la porte de l'Ouest, à 150 m de là, contournait la colline pour s'intégrer ensuite au réseau orthogonal de rues de la ville dont elle constituait l'une des deux artères majeures (decumanus maximus). Aucune fouille en extension n'avait jusqu'alors porté sur cette chaussée dont le tracé a été en grande partie repris par l'actuelle route de contournement d'Avenches. Composée de strates compactes de galets et de gravier régulièrement entretenues par de nouvelles recharges sur une épaisseur d'env. 1 m, elle atteignait ici près de 8 m de largeur. Légèrement bombée en surface, elle était bordée de part et d'autre de fossés latéraux assurant l'évacuation des eaux de pluie.
Une seconde rue, large de 4 m cette fois-ci, a été dégagée dans la partie nord du terrain fouillé : également constituée de gravier et de galets compactés, cette voie secondaire avait été repérée pour la première fois un peu plus au nord-est en 2004. Établie à flanc de coteau, elle donnait vraisemblablement accès aux différentes constructions repérées ponctuellement à 200 m de là en contrebas de l'amphithéâtre. En amont de cette chaussée, une extension de l'occupation romaine est attestée par deux segments de murs conservés au niveau de leurs fondations.
Le plan des vestiges découverts entre ces deux rues suggère une partition à l'époque romaine de la surface fouillée en deux parcelles au moins. Toutes deux étaient occupées au nord, soit en bordure de la rue secondaire, par des locaux d'une dizaine de mètres carrés chacun, tous dotés de sols de mortier de chaux lissé. L'une de ces pièces était chauffée par hypocauste. À usage sans doute utilitaire, elles s'ouvraient sur une cour où les témoins de diverses activités domestiques et artisanales (métallurgie du fer) ont été observés sous la forme de foyers constitués de tuiles en remploi, d'un puits et de nombreuses fosses-dépotoir. Ces aménagements devaient être en partie abrités par de simples couverts sur poteaux.
À noter encore la présence, entre deux des locaux précédemment cités, d'un four culinaire semi-enterré d'un diamètre intérieur d'env. 80 cm, en grande partie construit à l'aide de matériaux en remploi (carreaux de pilettes d'hypocauste, débris d'amphores, morceaux de tuiles surcuites). L'étude du nombreux mobilier archéologique associé à ces structures devrait préciser davantage la nature de cette occupation, de même que sa chronologie qui semble couvrir toute la période romaine dès la fondation de la ville, peu avant le début de notre ère.

Mobilier archéologique : céramique, monnaies, métal, verre, faune, architecture, meules.
Déposé au MRA.
Datation : archéologique (céramique).
Fin 1er s. av. J.-C.-3e s. apr. J.-C.
Site et Musée romains d'Avenches, H. Amoroso, P. Blanc, A. Schenk et D. Castella.