CN 1225, 2572 864/1 159 338. Altitude 830 m.
Date des fouilles : février 2020 - avril 2020.
Références bibliographiques : De Raemy, D./Bourgarel, G. (2005) La ville et le château de Gruyères au Moyen Age. In : Guex, F./ Andrey, I. (éd.), Le château de Gruyères / Das Schloss Greyerz. Patrimoine Fribourgeois 16, 16-33. Fribourg ; De Raemy, D (2004) Châteaux, donjons et grandes tours dans les Etats de Savoie (1230-1330). Un Modèle : le château d'Yverdon. CAR 98-99, 216-219. Lausanne ; Torche-Julmy, M.-T. (1979) Les poêles fribourgeois en céramique, 262-263. Fribourg; AF, ChA 1994 (1995), 68-73; CAF 1, 1999, 62; CAF 5, 2005, 234-235; CAF 7, 2005, 218; CAF 8, 2006, 257; CAF 9, 2007, 228-229.

La préparation de la restauration de l'enceinte extérieure du château de Gruyères a amené le Service archéologique de l'État de Fribourg (SAEF) à établir un recensement des éléments touchés par les travaux, soit la chapelle, la tour carrée, la tour pentagonale et les courtines disposées entre ces aménagements. Afin de compléter les observations et d'évaluer précisément la substance historique conservée, les poutraisons et les charpentes de l'ensemble ont été datées à la demande du Service des bâtiments de l'État de Fribourg (SBat).
La chapelle Saint-Jean-Baptiste, dont la construction a été entreprise en 1478/1479 sous le comte Louis (1475-1492), conserve des solives de chêne primitives qui supportent encore son plancher.
La tour carrée et la tour pentagonale qui flanquent les jardins, à l'est, ont été dressées simultanément aux courtines, en 1494/1495, sous le règne du comte François II (1492-1499). Située à l'angle sud-est des jardins, la tour pentagonale abrite encore sa charpente d'origine. Elle préserve aussi une voûte à croisée de tuf, au troisième niveau, attribuable à la période de construction grâce à la datation des tavillons de coffrage. La poutraison du deuxième niveau a été remplacée en 1584/1585 et celle du premier niveau en 1628/1629-1630, simultanément à la pose d'un faux plafond de planches à couvre-joints du quatrième niveau. Enfin, la fermeture de cette tour initialement ouverte à la gorge, sauf au quatrième niveau, a été réalisée en 1726/1727 1727/1728.
La tour carrée est également dotée de sa charpente d'origine avec son lattage, mais la poutraison qui sépare ses deux niveaux est masquée par le plancher et un faux-plafond de plâtre de la seconde moitié du 19e s. probablement ; elle n'a donc pas pu être datée. La cloison en pans de bois qui ferme cette tour côté jardin a été posée entre 1765 et 1768, mais initialement, la tour devait aussi être ouverte à la gorge. Au rez-de-chaussée, une cheminée à chambranle de catelles a manifestement été mise en place tardivement. Une de ces catelles porte la signature du potier de poêle Joseph Grüninge dont on n'avait encore retrouvé aucune œuvre, bien qu'il ait été actif à Fribourg de 1731 aux environs de 1750. Ce chambranle a manifestement été réalisé avec des catelles provenant de l'un des poêles du château. Ces catelles à décor bleu sur fond blanc ne sont pas en faïence, mais à décor d'engobe sous une glaçure plombifère incolore.
Aucun tronçon de courtine n'a conservé sa charpente primitive. Celle qui couvre le chemin de ronde entre la tour pentagonale et la tour carrée a été remplacée en 1670/1671-1672. Au nord, la charpente coiffant le chemin de ronde a subi plusieurs réfections, entre la tour carrée et le portail d'accès au jardin, en 1726/1727-1727/1728 puis près du portail, en 1786/1787. La charpente de la partie à proximité de la tour carrée a été remplacée en 1780/1781-1781/1782, simultanément au renouvellement du lattage du tronçon précédent qui a, à nouveau, été réparé en 1786/1787. Partout où le lattage ancien est encore en place, des péclouses ont été aménagées à intervalles réguliers, aussi bien sur les courtines que sur les tours.

Prélèvements : 85 échantillons pour datations dendrochronologiques.
Datation : dendrochronologique (LRD20/R7772B).
SAEF, G. Bourgarel.