CN 1225, 572 825/159 340. Altitude 830 m. Date des fouilles et analyses: janvier-mai 2006. Références bibliographiques: AF, ChA 1994 (1995), 68-73; CAF 1, 1999, 62; F. Guex/I. Andrey (réd.) Le château de Gruyères/Das Schloss Greyerz. Patrimoine Fribourgeois 16. Fribourg 2005; AAS 89,2006,295.

Fouille de sauvetage programmée (travaux de transformation). Surface de la fouille env. 100 m².
Habitat/fortification.
Les investigations archéologiques menées en 2006 dans le bâtiment de la conciergerie sis à l'entrée du château de Gruyères ont permis de terminer les fouilles à l'intérieur ainsi que l'analyse des élévations. Il a également été possible de suivre des travaux d'adduction en liaison avec les nouveaux aménagements. Le bâtiment de la conciergerie est manifestement antérieur aux grands remaniements de la fin du Moyen-Age, qui ont vu la création de l'Esplanade actuelle entre 1470 et 1554. Sa construction pourrait remonter au début (1305/1307) ou au milieu du 14° s., mais il ne couvrait alors que la partie sud de l'esplanade, et il a subi plusieurs transformations avant son agrandissement au nord, en 1564. La présence de latrines et la fenêtre trilobée de la façade ouest sont les indices d'une fonction résidentielle, mais l'épaisseur des murs est et sud atteste clairement une fonction défensive qui n'exclut pas la première. La charpente actuelle a été réalisée lors de l'agrandissement. Le bâtiment a alors conservé sa fonction résidentielle, dont témoignent les aménagements des nouvelles pièces, le percement de nouvelles fenêtres dans la partie primitive et la découverte d'un fragment de vitrail du 16° ou du 17° s. aux armes de Corbières. Il est probable qu'une partie du rez-de-chaussée sud ait déjà abrité des étables ou écuries, avant les transformations du 18° s. (1769/70). Une porte cochère a alors été percée dans la façade orientale et une autre porte au premier étage pour pouvoir y stocker de la paille ou du bois. Dans la partie nord, des étables et une cuve en bois, reliée à un écoulement externe passant par la partie sud, ont été aménagés au rez-de-chaussée, le premier étage ayant peut-être conservé une fonction résidentielle. A l'extérieur, une tranchée d'adduction, passant dans le pré qui précède le bâtiment à l'ouest, n'a révélé que le rocher sous-jacent, et aucune trace de la Maison au sel démolie en 1890. De même à l'est, la construction de l'orangerie en 1902 a effacé toutes traces de vestiges antérieurs. Ces quelques investigations lèvent un premier voile sur la longue histoire de cette construction, mais seule la synthèse des résultats de ces recherches entamées en 2005 apportera les précisions indispensables pour mieux comprendre la fonction de ce bâtiment et l'intégrer dans l'ensemble castral.

Prélèvements: 36 échantillons pour datations dendrochronologiques (réf. LRD05/R5738, LRD06/R5763).
Datation: historique; dendrochronologique. SAEF, G. Bourgarel et Ph. Jaton.