CN 1185, coordonnées exactes non précisées. Altitude env. 600 m. Date des fouilles : juin à septembre 2014. Références bibliographiques : AAS 97, 2014, 204 ; CAF 16, 2014 130-131 ; M. Mauvilly, D'une ouverture naturelle à une percée archéologique : la quête des abris en territoire fribourgeois. In J. Bullinger/P. Crotti/C. Huguenin (dir.) De l'âge du Fer à l'usage du verre. Mélanges offerts à Gilbert Kaenel, dit «Auguste » à l'occasion de son 65° anniversaire. CAR 151, 265-269. Lausanne 2014. Fouille programmée (programme de prospections). Surface de la fouille 12 m². Habitats sous abri naturel.

Durant l'été 2014, deux abris naturels taillés dans des falaises de molasse et localisés sous les ruines médiévales du bourg et du château d'Arconciel ont fait l'objet d'une opération qui visait à compléter les données récoltées lors de la campagne de sondages de 2013, notamment au sujet du cadre chrono-stratigraphique et du type de fréquentations. Elle possédait également une finalité formative, une dizaine d'étudiants provenant des Universités de Berne, Fribourg et Neuchâtel ont en effet bénéficié d'un encadrement dans le cadre de leur stage de terrain. Les fouilles ont confirmé dans les grandes lignes les résultats précédents, à savoir une occupation très affirmée de l'abri 2 au Moyen-Age et à l'âge du Bronze final. Elles ont également révélé de fugaces vestiges mobiliers renvoyant à d'éventuelles fréquentations plus anciennes (Bronze récent, Néolithique et Mésolithique) de cet abri, mais cela demande encore à être confirmé. A la période médiévale, autour du 14° s. apr. J.-C., une partie de cet abri a en effet fait l'objet de terrassements conséquents sous la forme d'apports de sédiments, agrémentés d'une série d'empierrements horizontaux (radiers ?). L'ensemble de ces aménagements et apports visaient manifestement à aplanir et à stabiliser le sol de l'abri qui devait être plutôt irrégulier et sujet à des glissements de terrain. C'est également au sein de cet abri que les vestiges de l'âge du Bronze final, plus précisément du HaB1-B3, sont les plus fréquents. Le mobilier de cette période, constitué principalement de tessons de céramique et de restes fauniques, mais également d'objets de parures (perle en verre et anneau en alliage cuivreux), a été observé sur plus d'un mètre de hauteur. A la base des niveaux protohistoriques, plusieurs structures foyères ont également été documentées. La présence de graines de céréales carbonisées tant dans les niveaux médiévaux que dans ceux de l'âge du Bronze final mérite également d'être signalée. Si dans l'abri 1, les témoins archéologiques sont nettement moins nombreux, il paraît toutefois avoir été aussi principalement fréquenté à la fin de l'âge du Bronze et au Moyen-Age. Parmi les aménagements remarquables attribués à cette dernière période, une mention spéciale revient à une entaille rectiligne entamant la molasse sur une dizaine de centimètres de hauteur. L'hypothèse d'un cloisonnement, voire d'un dispositif de porte barrant transversalement l'accès à l'abri est archéologiquement la plus recevable.

Mobilier archéologique : parures en verre, bronze et ambre. Matériel anthropologique : dents humaines. Faune : abondant. Prélèvements : charbons de bois pour C14 ; sédiments pour études archéobotaniques et sédimentologiques. Datation : C14. Ua-46832 : 2439 ± 32 BP ; Ua-47281 : 683 ± 34 BP ; Ua-47282 : 2790 ± 33 BP ; Ua-49863 : 2721 ± 35 BP ; Ua-49864 : 269 ± 31 BP ; Ua-49865 : 2814 ± 35 BP ; Ua-49866 : 824士30 BP. SAEF, M. Mauvilly et B. Bär.