CN 1185, 2578 911/1 183 957. Altitude 586 m.
Date des fouilles : 1.2.-30.9.2021.
Références bibliographiques : Genoud, A. (1947) La construction de Fribourg et les premiers édifices de la ville au XIIᵉ siècle (IIᵐᶜ partie). ZAK 9, 80-86; Strub, M. (1956) Ville de Fribourg. Monuments d'art et d'histoire du canton de Fribourg II, 159-202. Bâle; CAF 1, 1999, 61; AAS 85, 2002, 344; CAF 4, 2002, 60; CAF 5, 2003, 229; Schwab, H. (1984) Fribourg, quartier du Bourg, rue des Epouses, place de la Cathédrale, rue du Pont-Suspendu et rue des Bouchers. Archéologie Fribourgeoise, Chronique Archéologique 1980/1982, 90-126. Fribourg; Strub, M. (1964) La ville de Fribourg : introduction, plan de la ville, fortifications, promenades, ponts, fontaines et édifices publics. MAH 50, canton de Fribourg I, 31-32. Bâle; de Zurich, P. (1924) Les origines de Fribourg et le quartier du Bourg aux XVᵉ et XVIᵉ siècles. Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande XII, seconde série, 175-187; 195-199. Lausanne; Bourgarel, G. (1998) Le Bourg de fondation sous la loupe des archéologues. Archéologie fribourgeoise 13. Fribourg; Bourgarel, G. (2021) Places urbaines de Fribourg au Moyen Âge : un lent processus de création. In : C. Jäggi/A. Rumo/S. Sommerer (éd.), Platz Da! Genese und Materialität des öffentlichen Platzes in der mittelalterlichen Stadt. Schweizer Beiträge zur Kulturgeschichte und Archäologie des Mittelalters. Bd. 49, 46-57. Basel.
Fouille programmée (pose de conduites pour le chauffage à distance). Surface de la fouille env. 280 m².
Habitat.

La pose de conduites pour le chauffage à distance (CAD) entre la Rue des Chanoines et la Place Notre-Dame a rendu nécessaire le suivi des travaux, ainsi que de petites fouilles ponctuelles, là où les vestiges archéologiques présentaient un potentiel scientifique certain. Ainsi, à la Rue des Chanoines, le tracé du CAD a effleuré les vestiges archéologiques. Tout d'abord, à son point d'introduction, il traverse le mur de façade, fait de blocs en remploi d'une maison anciennement attenante au n° 1 de ladite rue. Il longe ensuite le cimetière de la cathédrale, zone déjà perturbée par des canalisations anciennes, mais qui a néanmoins permis de dégager deux tombes. En revanche, dans la Rue de la Cathédrale-Saint-Nicolas, le CAD traverse perpendiculairement du sud-est au nord-ouest les murs (un mur de façade et quatre murs de cloison) du sous-sol de l'ancien Hôtel National — démoli en 1900 et dont l'emplacement est actuellement occupé par la BCF et la police de sûreté dans un bâtiment édifié entre 1902 et 1903 — et longe la fondation du mur de façade sud-ouest au nord. Le mur de façade nord-ouest de l'Hôté n'a cependant pas pu être identifié. Peut-être a-t-il été complètement récupéré ou construit sur les fondations des murs du 15° s., le rendant ainsi invisible si sa partie supérieure a été récupérée. Un fragment de chapiteau du 13ᵉ s. a été découvert dans les remblais de démolition de l'Hôtel. Son parallèle le plus proche se trouve dans la Basilique Notre-Dame. Quelques fragments de céramique datant entre le 13° et le 20° s. ont également été mis au jour.

Au débouché de la Rue de la Cathédrale-Saint-Nicolas sur la place Notre-Dame, le tracé du CAD a dû être dévié, ce qui a permis d'élargir la fouille. Ainsi, sur une surface d'environ 15 m², de nombreux vestiges d'habitats datant entre le 13ᵉ et le 15ᵉ s. ont pu être dégagés. Une première phase de construction du 13ᵉ s. est matérialisée par la présence d'un mur construit en blocs de molasse soigneusement taillés, au sommet duquel ont été aménagés des trous de boulin permettant l'installation d'une poutraison. À cette phase est associée une voûte en briques qui vient s'appuyer contre ce mur. L'espace ainsi constitué était celui d'une cave. Les éléments de la phase suivante ont permis d'identifier un tronçon du mur d'enceinte, depuis longtemps supposé, mais qui n'avait jamais été mis en évidence dans ce secteur. Large de 2,3 m, ce mur appartient probablement au complexe de la porte de Notre-Dame ou éventuellement à la tête de pont qui permettait de franchir un ravin naturel comblé en 1460. Les marques de taille à la laie brettelée soignées indiquent que le parement du mur devait être visible. L'édification de ce tronçon de la fortification est par conséquent antérieure à 1460. Après le comblement du fossé, ce secteur semble retrouver une fonction d'habitat uniquement, comme en témoignent les vestiges de deux murs venant s'appuyer contre le mur du 13ᵉ s. et sur la fortification. Ces murs délimitent une petite cave voûtée, comme en atteste la présence d'une voûte en tuf. Ajoutons encore qu'un mur découvert plus au sud-est dans la Rue de la Cathédrale-Saint-Nicolas et dont l'appareil semble dater du 15° s. pourrait être associé à cette habitation. Le mur de façade nord-ouest de l'Hôtel National n'a pas été identifié, mais il devait se situer au-dessus de la cave du 15ᵉ s.

Les vestiges ainsi mis au jour sur cette surface restreinte permettent de restituer la topographie et les différentes phases de construction de ce secteur de la ville de Fribourg, resté jusqu'alors méconnu.

Datation : archéologique; historique. Moyen Âge; Époque moderne.
SAEF, Ph. Baeriswyl et F. Mc Collough.