CN 1184, 563260 / 191820. Altitude 440 m
Date des fouilles: mai-octobre 2012.
Références bibliographiques: CAF 12, 2010, 172s., avec références antérieures; 13, 2011, 249; 14, 2012 (à paraître); AAS 92, 2009, 313 ; 93, 2010, 256 ; 94, 2011, 258 ; 95, 2012, 196 s.

Fouille programmée. Surface de la fouille 120 m². Habitat.
Tombe.
La campagne 2012, effectuée immédiatement à l'ouest du secteur exploré en 2011, complète de façon majeure les données récoltées l'an dernier. Les fouilles ont mis en évidence la présence d'un chenal tourbeux, déjà recoupé lors des campagnes précédentes. Celui-ci a livré quelques tessons protohistoriques; un bois non travaillé issu de son remplissage en 2008 avait été daté par C14 du Premier âge du Fer (réf. Ua-37269, 2475 ± 35 BP). Quelques mètres au sud-est, sur une légère terrasse, les traces d'une sépulture éventuelle ont été mises au jour; dépourvue d'ossements, vraisemblablement dégradés par l'acidité du terrain, elle se signalait par une concentration de galets sans organisation apparente et recelait deux bracelets à côtes longitudinales (type La Béroche), une agrafe de ceinture de forme ovale et une pendeloque en forme de grelot, caractéristiques du HaC. Cette découverte s'ajoute aux témoins matériels d'époque protohistorique (Bronze final et Hallstatt) déjà recensés sur le site.
La zone du chenal tourbeux, qui se développe dans une cuvette, est ultérieurement traversée par un second chenal plus sinueux, déjà recoupé dans sa partie aval en 2011; un dépotoir comportant de la vaisselle en céramique, des restes fauniques et un fragment de meule qui en tapissait le fond a été mis au jour. Ces niveaux, attribuables à la fin du 1er siècle de notre ère, mais contenant plusieurs éléments du 1er siècle av. J.-C., sont scellés par une vingtaine de centimètres de limon très argileux, dont le sommet constituera le sol de marche dans les jardins de la villa aux 2e-3e siècles. Le seul aménagement visible à ce niveau est le prolongement aval du petit fossé déjà repéré durant les campagnes antérieures.
Postérieurement, la zone est recouverte d'une importante couche de démolition contenant un abondant mobilier et de nombreux éléments métalliques attestant une activité de recyclage. Cette phase d'occupation de l'Antiquité tardive se caractérise ici aussi par la présence de constructions en matériaux légers, signalées par des trous de poteau avec calage en matériaux récupérés. La fouille de 2012 souligne l'importance de la phase romaine tardive à Vallon, qui occupe au moins 900 m² dans les jardins. Le mobilier céramique et numismatique place cette phase entre la fin du 3e et le début du 5e siècle, fourchette avec laquelle s'accorde une analyse C14 effectuée sur l'un des trous de poteau dégagés en 2011, daté entre le milieu du 3e et le premier quart du 5e siècle apr. J.-C. (réf. Ua-43180, 1697 ± 30 BP).
Cette phase d'occupation est scellée par une couche argilo-limoneuse compacte, qui a livré en 2011 un élément de plaque-boucle mérovingienne. Si l'espace des jardins n'a fourni jusqu'ici aucune trace de sépulture, cette découverte peut être naturellement mise en relation avec les tombes du 7e siècle mises au jour dans le bâtiment nord de la pars urbana.
Pour l'occupation médiévale, la suite des constructions repérées en 2011 est attestée par de nouveaux trous de poteau. Deux charbons prélevés dans le remplissage d'un trou de poteau de la campagne 2011 ont été datés par C14 au 13e siècle de notre ère (réf. Ua-43178, 723 ± 30 BP et Ua-43181, 754 ± 30 BP).
Enfin, le secteur de fouille a recoupé la frange orientale d'un ancien bras du cours d'eau, le Laret, qui borde le site antique. Très largement postérieur, d'un point de vue stratigraphique, aux constructions médiévales, il n'est pas daté de manière certaine, mais pourrait correspondre au tracé du 18e ou du 19e siècle.

Prélèvements: sédiments, charbons.
Datation: C14; archéologique.
S.A.E.F., H. Vigneau et J. Monnier.