CN 1203, 539 300/180 860. Altitude env. 433-434 m.
Date des fouilles: 23.1.-10.3. et 3.4.-6.6.2008.
Références bibliographiques: as. 31, 2008, 4, 22-29.
Fouille de sauvetage programmée (projet immobilier).
Surface de la fouille env. 1160 m².
Site nouveau.
Habitat. Rempart. Oppidum. Vicus.

Suite à un projet immobilier au n ° 20 de la rue des Philosophes, l'archéologie cantonal a autorisé l'entreprise Archeodunum S.A. à entreprendre des investigations archéologiques. Lors de la première partie des travaux (surveillance d'une tranchée), 64 structures ont été dégagées, dont plusieurs recharges de la voie principale traversant le vicus d'est en ouest. Les aménagements de la fin de l'âge du Fer sont représentés par plusieurs occupations successives, notamment des bâtiments munis de sols en argile et de foyers.
Dans une seconde phase, la zone fouillée en plan a livré plus de 230 structures, fortement arasées par les variations du lac durant les périodes de la fin de l'âge du Fer et l'Epoque romaine. L'analyse des coupes stratigraphiques témoigne de ces phénomènes d'apport d'eau à haute intensité par d'importants niveaux sableux. Pour la période romaine, nous mentionnerons la découverte de deux puits et d'un aménagement en forme de fer à cheval servant probablement de séchoir ou fumoir. Dans la partie centrale de la parcelle, une série de fossés peu profonds (tranchées de récupération de murs) dessinent une pièce rectangulaire d'une superficie d'environ 40 m².
La fortification celtique, qui retranche l'oppidum d'Eburodunum à partir de 80 av. J.-C., déjà découverte en 2006 dans le secteur voisin des Résidences du Castrum, a été dégagée sur près de 16 m de long. La muraille, mal conservée, ne possède que les pieux avant de la structure; le parement entièrement détruit et les pierres très érodées témoignent de l'action du lac. Le mode constructif de la fortification côté lac présente de nombreuses similitudes avec les tronçons dégagés dans les années nonante. Aucun aménagement de la fin de l'âge du Fer n'a été repéré à l'extérieur de la muraille, qui fixe ainsi une limite à l'expansion nord des occupations de cette époque, probablement en raison de la proximité du lac. En revanche, le niveau des eaux a dû baisser par la suite et permettre l'extension du vicus en direction du rivage, comme en témoignent les vestiges d'époque romaine s'étendant sur toute la zone fouillée. Ce phénomène a déjà été mis en évidence dans des secteurs voisins, fouillés en 2006 (AAS 90, 2007, 180s.).
Le plus ancien niveau repéré sur cette parcelle est daté par une fibule à col de cygne en bronze caractéristique de la période Hallstatt D1. Cette occupation peut être liée aux traces de labours découvertes en 1992 au Parc Piguet par Philippe Curdy (ASSPA 78, 1995, 10: US2), qui étaient datées de la fin du 2 /début du 1 millénaire av. J.-C.
Ces fouilles ont permis de mettre en évidence l'extension de l'habitat de la fin de l'âge du Fer en direction du rivage. Elles apportent également de précieuses indications quant aux fluctuations des eaux du lac de Neuchâtel et à leurs incidences, parfois dévastatrices sur les occupations humaines. L'analyse approfondie des résultats permettra peut-être de mettre en évidence si ces catastrophes naturelles ont engendré un abandon temporaire du site ou non.

Investigations: Archeodunum S.A., C. Brunetti et F. Menna.
Matériel archéologique: céramique, bronze, fer, bois, monnaies.
Datation: archéologique; HaD1; LTD; Epoque romaine. Dendrochronologique. Pas antérieur à 75 apr. J.C. (Réf. LRD08/ R6107). Archéomagnétique. 52-194 ou 218-474 apr. J.-C. à 95 % de probabilité.
Archeodunum S. A., Gollion, C. Brunetti.