CN 1300, 2486 436/1 110 626. Altitude 375.57 m.
Date des fouilles : 16.5.-16.12.2022
Date de la découverte : 10.8.1928.
Références bibliographiques : Blondel, L. (1929) La villa romaine et le castrum de Montagny-Chancy. Genava 7, 140-166.
Fouille de sauvetage programmée (renaturation). Surface de la fouille env. 630 m².
Habitat.

Une renaturation à Montagny-Chancy, en contrebas de la route de Valleiry, a donné lieu à la fouille de l'extrémité sud-ouest d'une villa romaine du 1er siècle ap. J.-C., en partie fouillée en 1929 par Louis Blondel (fig. 45). Le domaine occupait une éminence surplombant le Rhône et le nan du Longet, proche d'un ravin. Un castrum est établi probablement aux 3e-4e siècles ap. J.-C., en partie sur des locaux de la villa. Certaines pièces auraient été réaménagées du temps du fort d'après les observations faites lors de la première fouille.

Construite en terrasse, cette résidence offrait une vue imprenable sur la région, notamment sur le Rhône et sur un axe routier important permettant de se rendre le plus facilement à Lugdunum depuis Genua. En haut de pente se trouve un corps de logis constitué de plusieurs pièces et de thermes, dont un bassin aménagé avec des tegulae. Il n'est que partiellement conservé car il a été coupé lors de la construction de la route de Valleiry, dès la fin du 19e siècle. Le bassin est relié à une canalisation construite avec des tegulae couvertes par du mortier au tuileau. Les bordures sont faites avec un assemblage de fragments de tegulae et de tubuli.

Au nord, adjacent à ces locaux, un bâtiment rectangulaire d'environ 10×5 m est construit dans la pente. L'intérieur est divisé en deux espaces distincts, un petit et un plus grand, dotés d'un sol en galets. La pièce principale est traversée perpendiculairement dans son sous-sol par un drain. L'édifice, dont la fonction nous échappe encore, se termine à l'est, en haut de pente, par une plateforme formée de plusieurs assises plus ou moins régulières de boulets de rivière liés au mortier, également reliée à un drain. Visiblement à ciel ouvert, cet aménagement pouvait offrir un point d'observation privilégié des alentours. Ce bâtiment, plutôt hétérogène dans sa construction, pourrait avoir été remanié à une période plus tardive.

Les bains donnaient sur une terrasse, à l'origine pavée de galets, retenue en bas de pente par un puissant mur de terrasse. Un réseau de drains, partant du haut de la pente, semble conduire à deux grandes fosses qui ont pu servir de puits perdus, avant d'être utilisées comme dépotoirs. Les comblements de ces fosses contenaient une grande quantité de céramique, une lampe à huile, quelques objets en fer et en bronze et un lot de coquilles d'huîtres. En contrebas du mur de terrasse et du bâtiment rectangulaire, deux cheminements de périodes différentes, faits de petits galets et de boulets de rivière, bordés par des drains, longeaient le ravin, menant, depuis le sud, à la villa ou au castrum.

Mobilier archéologique : céramique, tegulae, lampe à huile, épingle et cuillère en bronze, couteau en fer, monnaie.
Faune : coquilles d'huîtres.
Datation : archéologique. Époque romaine, 1er siècle ap. J.-C.
SAGe, A. de Weck.