CN 1183, 539 583/184 576. Altitude 446-450 m. Date de l'intervention: juin-décembre 2013 ; sera poursuivi en 2014. Référence bibliographique: AAS 96, 2013, 226 ; Chroniques 2012. AVd 1, 2013, 73-74. Fouille de sauvetage programmée (rénovation du Château). Surface de la fouille 69 m². Château.

Divers murs appartenant à la première barbacane d'entrée et de la grange y adossée en 1716 ont été mis au jour devant le Châtelet au pied de la rampe d'accès. La fouille a ensuite été élargie jusqu'au pied de la tour, afin d'essayer de mieux comprendre les structures dégagées en 2012. Plusieurs murs sont apparus, ainsi qu'un canal d'égout maçonné d'orientation est-ouest et un pavage de boulets postérieur à toutes les autres structures. Le large mur perpendiculaire à la tour, dont le parement est typologiquement proche de celui qui contient la rampe d'accès au château, formait sans doute avec ce dernier la deuxième barbacane défensive, passage obligé pour arriver à l'entrée principale du château au pied de la tour sud (voir D. de Raemy, Châteaux, donjons et grandes tours dans les états de Savoie [1230-1330]. Un modèle : le château d'Yverdon. CAR 98-99 240. Lausanne 2004). Il vient buter contre un bouchon d'origine inconnue, situé au pied de la tour (obturation d'un canal de latrines ?), et s'appuyer contre un mur en équerre plus ancien, également postérieur à la tour. Ce dispositif de barbacane est donc issu d'un remaniement médiéval plus tardif. Le mur en équerre plus ancien est partiellement oblitéré par la canalisation susmentionnée et disparaît au-delà du portail situé entre la rampe d'accès et la terrasse. Côté rampe, d'autres éléments maçonnés, dont la fonction reste indéterminée, sont également apparus. Il n'a pas été possible de faire le lien entre ces structures et le mur longitudinal découvert dans la rampe en 2012. Une tranchée profonde de 80 cm et large de 40 cm a été creusée dans la cour intérieure. Suite à la découverte d'un mur, elle a été complétée, à la demande de l'architecte, par un creusement perpendiculaire E-O d'une largeur de 1 m effectué de part et d'autre jusqu'à l'arase du mur, soit à peine 10 cm sous le niveau de circulation actuel. Trois murs parallèles ont été observés, de différentes époques, perpendiculaires à la courtine nord. Le plus à l'ouest, d'une largeur en élévation de 1.30 m (ressaut à l'ouest de 20 cm) présente de fortes traces de rubéfaction. Le deuxième, d'une largeur observée de 150 cm, correspond à l'arachement visible en élévation dans la courtine nord. Il s'appuie contre le mur situé le plus à l'est. Ce dernier, peut-être le plus ancien, a été observé sur une largeur d'environ 2.10 m et ne se prolonge pas en direction de la courtine nord, mais se retourne vers l'est, parallèlement à la courtine, à environ 5 m de cette dernière. La faible emprise des travaux ne nous a pas permis de comprendre la relation de ces éléments entre eux ou avec les élévations, notamment la paroi nord du donjon dit primitif. Il n'est pas exclu que le mur large fasse partie d'un dispositif défensif encore plus ancien. La stratigraphie perpendiculaire au retour de ce mur montre sa tranchée de fondations qui coupe une couche d'incendie (datation C14 en cours). Dans les caves, un large mur courant obliquement sous la courtine sud est apparu, dont l'interprétation reste délicate : courtine antérieure à l'actuelle dont l'orientation respecte l'angle de tir de l'échaugette du rez-de-chaussée de la tour sud ou dispositif de défense en lien avec le château primitif ?

Datation : archéologique. Archéotech SA, Epalinges, A. Pedrucci et D. de Raemy.