CN 1203, 2538973/1180940. Altitude moyenne 434 m.
Dates des fouilles: 19.10.2018-1.2.2019.
Références bibliographiques: F. Menna/A. Schopfer, Un sanctuaire gallo-romain du début du Haut-Empire à l'entrée ouest du vicus d'Eburodunum/Yverdon VD, ASSPA 87, 303-312.
Fouille de sauvetage (projet immobilier). Surface 400 m².
Lieu de culte (sacellum ?), terres noires (?), fossés ou canaux.

Un projet immobilier à la rue des Jordils 4b, dans un secteur encore mal connu de la périphérie sud-ouest de l'agglomération antique d'Eburodunum, a déclenché une campagne de sondages suivie d'une fouille. Cette opération a permis de découvrir cinq structures et cinq phases d'occupations datées de la période romaine et moderne, voire du 19e siècle (fig. 39). La plus ancienne (phase 1) est implantée sur la partie sommitale du cordon littoral III. Elle est matérialisée par deux murs chaînés à angle droit. L'un d'eux correspond au prolongement d'un mur mis en évidence en 1989 avec lequel il forme un angle. Cet ensemble mesure au minimum 5,5 × 3 m. Il est bordé au nord-est et au sud-est par deux murs formant un angle et intégralement récupérés. Compte tenu du contexte archéologique de ce secteur durant la période romaine (deux zones funéraires, aux « Moulins » et en « L'Isle », et le sanctuaire de la rue du Midi), l'édicule ainsi formé peut être interprété comme un sacellum similaire à ceux qui ont été découverts dans le sanctuaire de la rue du Midi, mis au jour en 2003 à une centaine de mètres plus au sud. Son orientation, son exécution et ses dimensions sont en effet analogues, mais l'absence d'éléments matériels caractéristiques accompagnant les lieux de culte (dépôts, offrandes, ex-voto, etc.) ne permet pas de conforter cette hypothèse. En outre, les vestiges de la phase 1 sont plus tardifs que ceux mis au jour en 2003, puisque leur datation est fixée à la seconde moitié du 2ᶜ siècle jusqu’à la fin du 3ᶜ siècle sans exclure le début du 4ᶜ siècle apr. J.-C. À la suite de l'abandon du site, le mur a été entièrement récupéré vers le deuxième quart, voire le deuxième tiers du 4ᶜ siècle apr. J.-C. (phase 2). Ces vestiges sont scellés par une couche de limon sableux noirs mise en évidence sur toute la parcelle (phase 3). Ces dépôts de sédiments d'inondation récurrents alternant avec des moments de pédogénèse et apports anthropiques ne sont associés à aucune structure. Si l'on juge d'après le faciès monétaire, ils ne sont pas antérieurs au Bas Empire (133 monnaies, analyse en cours). En l'absence d'analyses sédimentaires ou micro-morphologiques, ils sont provisoirement interprétés comme des « terres noires ». Ils sont recoupés par un fossé mesurant environ 4,8 m de largeur pour une profondeur de 1,2 m, orienté du nord vers le sud. Cet aménagement d'interprétation difficile (canal ?) qui s'étend hors de l'emprise de travaux est postérieur au Bas-Empire (phase 4). Enfin, ce dernier est lui-même recoupé perpendiculairement par un autre fossé ou canal mesurant 6,8 m de largeur pour une profondeur de 1,05 m, daté de l'Époque moderne, voire du 19e siècle (phase 5). Ces deux structures rappellent deux autres fossés mis au jour à l'extrémité sud de la parcelle en 1948. Ces fossés ou/et canaux sont probablement en lien avec des travaux d'assainissement.

Datation: archéologique. Époque romaine; Moyen Âge ?; Époque moderne.
Archeodunum SA, Gollion, E.Menna.