CN 1185, 578 960/183 625. Altitude 545 m. Date des fouilles: fin janvier-décembre 2011. Références bibliographiques: M. Strub, La ville de Fribourg: les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 333-444 Bâle 1956; CAF 4, 2002, 61; 11, 2009, 231s. Analyse de sauvetage programmée et fouille partielle (transformation du bâtiment principal). Surface de la fouille env. 360 m².
Habitat-établissement.

La transformation du corps de bâtiment principal de la Commanderie de St-Jean a offert l'opportunité d'analyser l'édifice et d'y réaliser des fouilles partielles. Les analyses d'élévations se sont limitées aux parties devant être décrépies, alors que des observations et des sondages ont été réalisés dans les zones qui conservaient leurs crépis. Ces investigations ont révélé six phases principales de construction depuis 1259, date du transfert de la Commanderie de la place du Petit-St-Jean à son emplacement actuel. La phase la plus ancienne ne concerne que la partie orientale du corps principal à laquelle était accolée une annexe au sud. Ce premier bâtiment possédait un étage sur rez-de-chaussée et était subdivisé en deux, seule la partie nord donnant sur la Sarine étant excavée à l'origine. Au premier étage, manifestement d'un seul tenant, la poutraison d'origine couvre toute la longueur du bâtiment, soit plus de 10 m dans l'œuvre. L'annexe ne possédait qu'un seul niveau, la forme de son toit en bâtière étant bien dessinée par les extrémités des lattes de son tavillonnage encore encastrées dans le mur sud du corps principal. De plus, une porte en plein cintre ménagée dans le mur oriental du corps principal a livré des cales de bois; elles permettront, avec les solives et les lattes, de dater précisément ces constructions. L'agrandissement du corps principal vers l'ouest va plus que doubler la surface du bâtiment qui conserve sa hauteur d'un étage sur rez-de-chaussée; la porte d'entrée principale sud, aménagée alors, se situe toujours au même emplacement. Ces travaux sont probablement contemporains de la dépendance construite durant le deuxième quart du 14ème siècle (CAF 4, 2002, 61), car la façade sud du corps principal était dotée au premier étage d'une claire-voie du même type que celles de la dépendance. Au 15ème siècle, la partie primitive a été surélevée d'un étage et légèrement agrandie au sud, ce qui a impliqué une reprise, voire la reconstruction de l'annexe. Au rez-de-chaussée, l'encadrement de la porte d'accès à l'annexe possédait un trou barrié qui montre que ce niveau abritait une pièce revêtant une certaine importance. Les traces de fumée sur le pignon de la première phase, comme les traces de four liées aux phases ultérieures, trahissent la présence des cuisines et certainement d'un cellier. Au deuxième étage, le nouveau mur était percé d'une fenêtre à remplages en arc brisé qui permet de placer cette construction au 15ème siècle et qui suggère la présence d'une chapelle. La partie occidentale du corps principal a peut-être été dotée d'un deuxième étage durant la seconde moitié du 15ème siècle, voire plus tard, sous le priorat de Pierre d'Englisberg (1504-1545), car ses armes sont figurées sur l'encadrement de la porte d'accès à la pièce sud-ouest du deuxième. Cette pièce possède encore un décor peint figuratif en camaïeu de verts sur un socle rouge qui est attribué à cette période; les madriers d'un plafond réutilisés comme lambourdes portent également un très riche décor de rinceaux dans les mêmes tons de vert, corroborant ainsi les sources qui signalent deux chambres de couleur verte dans la Commanderie avant la reconstruction de sa façade nord et de sa toiture en 1698/99. Ces travaux de la fin du 17ème siècle ont également vu le percement des fenêtres actuelles ainsi que le réaménagement de l'intérieur dont la distribution est restée quasiment inchangée depuis. Enfin, en 1864, l'annexe sud a été en partie reconstruite et agrandie.

Mobilier archéologique: fragments de céramique, catelles, monnaies. Prélèvements: 119 échantillons en vue de datations dendrochronologiques. Datation: historique; archéologique. SAEF, G. Bourgarel.