CN 1185, 578 960/183625. Altitude 545 m.
Date des fouilles: janvier-octobre 2012.
Références bibliographiques: M. Strub, La ville de Fribourg: les monuments religieux I. MAH 36, canton de Fribourg II, 333-444. Bâle 1956; CAF 4, 2002, 61; 11, 2009, 231s.; 14, 2012, à paraître: AAS 95 2012, 207s.
Analyse de sauvetage programmée et fouille partielle (transformation du bâtiment principal).
Surface de la fouille 360 m².
Habitat.

Les travaux de 2012 ont encore révélé de nouveaux éléments des aménagements intérieurs du 16e au 19e siècle qui complètent les analyses de 2011, mais les datations dendrochronologiques restent à faire. Au premier étage, l'achèvement du dégagement des peintures du couloir et leur restauration apportent une nouvelle vision des aménagements de 1698/99: un décor architectural de grisaille de grande qualité. À ce niveau, l'enlèvement d'un plancher récent a encore révélé l'emplacement d'un poêle, installé probablement vers 1820 alors que la Commanderie accueillait la prison, ainsi que des restes de boiseries peintes imitant des tentures, vraisemblablement du 17e siècle. Au deuxième étage, dans la pièce sud-ouest, soit l'une des deux chambres vertes signalées par les sources historiques, le décor historié de la 1ère moitié du 16e siècle apparaît maintenant avec beaucoup plus de netteté sur les murs nord et la partie septentrionale du mur ouest. Un joueur de vesse (genre de cornemuse) y accompagne les scènes de l'Ancien Testament du mur nord: Samson et le lion ainsi que l'Adoration des idoles. Les deux scènes religieuses sont séparées par une porte dont le linteau est orné, du côté de la pièce adjacente, des armes sculptées de Pierre d'Englisberg, prieur de 1504-45, et de celles de la Commanderie. Le dégagement fin de la surface picturale a révélé que la porte avait été percée postérieurement à la réalisation de ces deux scènes, mais que son chambranle a été intégré au décor alors complété dans les mêmes tons de vert. Le style du décor en général peut être attribué à la 1ère moitié du 16e siècle, et la présence des armes de Pierre d'Englisberg prouve que l'intégration de la porte à la peinture s'est faite encore sous son priorat. Quelques années, au plus quatre décennies, séparent donc la réalisation des deux phases de ce décor qui ne sont manifestement pas de la même main. Les rinceaux ornant le chambranle de la porte s'apparentent à ceux qui décorent plusieurs éléments en remplois (planches, sablière haute et deux madriers d'une cloison) qui provenaient sans doute de la seconde chambre verte, dont la localisation reste inconnue et qui a été démolie à la fin du 17e siècle. Les deux madriers sont ornés de musiciens (fig. 56): un joueur de cromorne, ou tournebout, sorte de hautbois à capsule de forme courbée, et un joueur de viole. Ces personnages, en particulier le deuxième, avec son chapeau à refends, évoquent le style de l'atelier de Niklaus Manuel Deutsch, mais ils ne sont pas d'aussi bonne facture que les œuvres attribuées à ce prestigieux atelier; parmi celles-ci, un vantail de porte provenant d'une bâtisse appartenant alors à la famille d'Englisberg (rue de Zaehringen 13 à Fribourg), porte un décor similaire, dans la technique de la grisaille sur fond vert. Il reste encore à attribuer à leurs auteurs les peintures de la Commanderie!

Mobilier archéologique: fragments de céramique, catelles, monnaies etc.
Prélèvements: 121 échantillons en vue de datations dendrochronologiques.
Datation: historique; archéologique.
S A E F, G Bourgarel.