CN 1144, 564 516/213 960. Altitude: 772 m. Date des fouilles: août 2004. Fouille de sauvetage programmée. Surface de la fouille 512 m². Habitat.

Le site se trouve à flanc de coteau, sur la pente nord du Val-de-Ruz, à l'extrémité est de la vallée, juste avant la montée vers le col des Pontins, donnant accès au Vallon de Saint-Imier. La découverte, en 1999, de vestiges d'habitat protohistorique a motivé l'ouverture d'une fouille, en 2001, et sa continuation, en 2004. L'extension du site, déterminable par la présence de couche archéologique, n'est pas encore précisée. Alors que les limites nord et nord-ouest avaient été repérées lors des sondages déjà, la campagne de 2004 a mis au jour la limite ouest. Le centre de l'occupation est à rechercher en direction de l'est, dans une zone prochainement menacée par la construction de villas. La couche archéologique, bien conservée, est constituée de limons argileux bruns foncés, contenant des charbons de bois, quelques galets essentiellement calcaires, ainsi que du mobilier hallstattien. Des limons de colluvionnement sus-jacents comportaient en outre du matériel archéologique postérieur (dont un potin séquane) et du mobilier moderne (tuiles, clous, etc.). Associés à l'horizon hallstattien, différents types de structures ont été observés. Un aménagement de blocs (75% de calcaires) d'un module de 20-40 cm, alignés dans un axe est-ouest, perpendiculairement à la pente, formait une bande légèrement curviligne de 8 sur 1 m. Une seule assise était conservée, composée de deux rangées de blocs ne formant pas parement. Des galets de calage remplissaient les interstices. L'installation était située en périphérie nord de la fouille et en amont de toutes les autres structures. Son insertion dans la topographie du site et sa coupe, qui montrait une légère rupture de pente, suggèrent, en l'état actuel de l'élaboration, un front de terrasse ou une sorte de soubassement (radier, fondation de sablière basse, etc.). Une fosse ovale (100 x 70 x 40 cm) à fond plat, à l'extrémité est de la zone fouillée, présentait deux phases de remplissage, mais très peu de matériel archéologique. Son affectation primaire n'est pas encore déterminée. 37 trous de poteaux ont été repérés, dotés parfois de blocs de calage. Leur étude en plan associée à l'examen de la carte de répartition des vestiges devrait permettre de restituer le contour d'un ou de plusieurs bâtiments de ce qui semble être un habitat. Le mobilier se compose principalement de céramique: 17 kg, essentiellement grossière. Les décors sont constitués de cordons appliqués et impressionnés obliquement, caractéristiques du Premier Âge du Fer. Une quinzaine de fragments de bronze ont également été découverts. Parmi ceux-ci, une fibule en arbalète à ressort à 9 et 10 spires, corde interne et pied relevé décoré, s'insère typo-chronologiquement dans le HaD3. On note également un bracelet en fil de bronze à chevrons incisés et extrémités repliées, deux petites boucles carrées, un bouton, une applique ajourée repliée sur elle-même, une petite alêne ainsi que divers petits anneaux et fragments de tiges. Quant aux objets de fer, on compte quelques fragments de tiges et un arc de fibule incluant le porte-ardillon. Enfin, un petit fragment de bracelet large de lignite a été mis au jour. Villiers-Le Tombet est un site d'importance à plusieurs titres: d'abord du fait de la quasi absence de vestiges d'habitats sur le versant sud du Jura, par opposition aux nombreux tumuli, ensuite par la quantité et la qualité du mobilier livré, enfin parce qu'il éclaire une zone presque vierge de la carte archéologique du canton de Neuchâtel.

Mobilier archéologique: céramique, bronze, fer, lignite, os.
Prélèvements: sédiments, charbons de bois.
Datation: archéologique. Ha final.
Service et Musée d'archéologie de Neuchâtel, G. Reginelli.