CN 1243, 2533 280/1 157 170. Altitude moyenne 486 m.
Dates des fouilles: 27.3.; 31.5.-6.6.2023.
Bibliographie: Bolliger, S./Nitu, C. (2020) Crissier VD, Les Têtes. AAS 103, 84-86.
Sondages et fouille (construction nouvelle). Surface investiguée env. 330 m². Habitat.

Les sondages et la fouille archéologiques réalisés à Crissier-Croix-de-Péage se trouvent dans un secteur connu pour abriter une petite nécropole du Haut Moyen Âge, avec des indices d'occupation pré- ou protohistorique (RA 129/305). L'intervention menée dans un terrain en pente en bordure de la Sorge, sur une surface d'environ 330 m², a mis en évidence deux états d'occupation datés du Néolithique moyen et de la fin de l'âge du Fer/début de l'époque romaine.
La première occupation (état 1) apparaît au nord de l'aire de fouille avec deux fosses ou trous de poteau et un foyer à pierres chauffées, datés par radiocarbone de la première moitié du 4e millénaire av. J.-C. (fig. 4). Le nombre et la répartition limités des vestiges permettent simplement d'évoquer la présence d'une construction sur poteaux environnée d'un foyer, suivant une configuration attestée localement sur le site de Crissier-Les Têtes. À plus large échelle, cette découverte de la Croix-de-Péage s'inscrit dans une série d'habitats néolithiques de l'arrière-pays lémanique identifiés ces dernières années à Tolochenaz-La Caroline, Eysins-Les Vaux ou encore Morges-Églantine.
La seconde occupation (état 2) intervient après une phase de colluvionnement et comprend au moins huit structures réparties sur une surface minimale de 130 m², matérialisant un habitat dont l'extension se poursuit hors de l'aire de fouille. La typologie des vestiges évoque un ou plusieurs bâtiments sur poteaux, délimités au nord par un fossé de faible profondeur. La présence d'un foyer sur sole de galets et de rejets charbonneux dans le fossé adjacent pourrait caractériser une occupation principalement domestique, ce que tend à confirmer le mobilier associé (céramique, amphore, faune, métal).
Le faciès céramique daté de La Tène D2b/augustéen, probablement entre 40 et 20 av. J.-C., indique un approvisionnement mixte mêlant productions régionales et importées (céramique commune, amphore et sigillée italiques) qui trouve des correspondances dans les niveaux contemporains de Lausanne-Vidy. Dans l'ensemble, les vestiges pourraient appartenir à un habitat enclos comparable à celui de Crissier-Les Têtes, associant plusieurs fossés, bâtiments sur poteaux et foyers domestiques datés de la même période. Au niveau régional, ils permettent d'étoffer le corpus d'établissements romains précoces attestés notamment à Lonay-Route de Denges ou Saint-Prex-En Marcy.

Mobilier archéologique: céramique, éléments de construction, métal, faune.
Prélèvements: charbon, lithique.
Datation: céramique, C14. Néolithique; Époque romaine.
Archeodunum Investigations Archéologiques SA, Cossonay, R. Guichon.