CN 1205, 575 500/179 270. Altitude 579 m.
Date des fouilles: février et septembre 2007.
Références bibliographiques: C. Waeber-Antiglio, Hauterive: la construction d'une abbaye cistercienne au moyen âge. Fribourg, 1976; ASSPA 86, 2003, 267; CAF 5, 2003, 236s.; 8, 2006, 258; Ph. Jaton, Abbaye d'Hauterive: en quête de son cloître roman du 12 siècle. La vallée de la Sarine au fil du temps. as. 30, 2007, 2, 71-77; F. Guex (réd.) Le cloître de l'abbaye d'Hauterive. Patrimoine fribourgeois 17. Fribourg 2007.
Analyse et fouille de sauvetage programmées (travaux de restauration).
Surface de la fouille env. 330 m².
Bâtiments conventuels.

La consolidation des enduits dans le cellier du cloître a permis des observations archéologiques approfondies des parois qui sont normalement masquées par des meubles; en revanche, les décors peints interdisent toute analyse approfondie des maçonneries. Dans l'aile orientale, la suppression des barrières architecturales de la partie sud du rez-de-chaussée impliquait l'élimination des chapes de ciment, permettant ainsi des observations à la surface du terrain, mais pas de fouilles, car l'emprise est restée limitée à celle des revêtements préexistants.
Comme les résultats des investigations de l'aile ouest ont déjà été publiés dans le cadre de la présentation de la restauration du cloître (Patrimoine fribourgeois 17), seul l'essentiel sera signalé; en revanche toutes les découvertes faites dans l'aile orientale sont présentées ci-dessous.
Dans l'aile occidentale, le cellier situé immédiatement au sud du couloir d'accès au cloître couvre une superficie de près de 200 m², légèrement plus grande avant les transformations de 1320-1330, le couloir ayant alors été reconstruit au sud de l'accès primitif. Cette vaste salle était selon toute vraisemblance le réfectoire des convers au 12ème siècle; il communiquait alors directement avec le cloître et seule une petite porte à l'ouest donnait directement accès à l'extérieur. Les transformations du 14ème siècle vont en faire une somptueuse salle voûtée, ornée de peintures florales et géométriques (fig. 40), et communiquant largement sur l'extérieur grâce au percement d'une nouvelle porte, alors que l'accès direct au cloître était supprimé. Ces aménagements luxueux signalent assurément un changement de fonction: de réfectoire des convers, cette salle semble être devenue un espace de réception, directement relié au sud à une plus petite salle également peinte, où devait se situer le logement du père abbé. Les peintures de ces deux salles forment le plus vaste ensemble de cette époque conservé en Suisse occidentale.
Dans l'aile orientale, les découvertes sont moins spectaculaires, car seul le mur bordant le cloître et son prolongement au sud conservent des maçonneries médiévales, alors que toutes les autres parois remontent à la reconstruction dès 1722. La présence antérieure d'une salle des moines, ou chauffoir, au sud de l'aile, est attestée par la découverte d'un socle de poêle et de quelques catelles dans l'actuel couloir, mais aucun indice complémentaire n'est à signaler dans la pièce adjacente à l'est ni dans la cage d'escalier voisine. Les catelles maniéristes, à la sobre glaçure brune appliquée sans engobe, sont à mettre en relation avec les travaux de reconstruction qui ont suivi l'incendie de 1578.

Datation: archéologique.
SAEF, G. Bourgarel et Ch. Kündig.