CN 1225, 569 680/163 915. Altitude 774 m.
Date des fouilles: juillet 2004 à janvier 2005.
Site nouveau.
Références bibliographiques: CAF 4, 2002, 59; ASSPA 85, 2002, 286 s.; R. Blumer, Archéologie de la route d'évitement H189 Bulle-La Tour-de-Trême: tout un programme! CAF 5, 2003, en particulier 188, note 20.
Fouille de sauvetage programmée (route d'évitement H189 Bulle-La Tour-de-Trême).

Surface de la fouille env. 550 m². Structures empierrées.

Les sondages de 2001 avaient permis de déceler une couche de limons gris contenant des charbons de bois et de petits tessons de poterie d'aspect protohistorique. Une datation radiométrique de ces charbons avait donné un résultat encourageant (Bronze ancien, Ua-20069: 3550 ± 45 BP, 2030-1740 BC cal. 2 sigma).

En début d'intervention, une série de 15 tranchées de sondages complémentaires a permis de délimiter une zone densément empierrée qui n'avait pas été repérée précédemment. La fouille de huit secteurs nous permet de fournir les résultats préliminaires suivants: trois structures se distinguent par leur morphologie et par le module des blocs mis en œuvre.

Une structure de grandes dimensions est constituée d'un aménagement généralement jointif de blocs de forts calibres (jusqu'à 70 cm) disposés pour former une bande annulaire irrégulière large de 1.50 à 3 m. Cet anneau étant grosso modo ovale, la longueur de l'axe principal avoisine les 20 m alors que le petit axe fait 11 m. L'orientation du grand axe est sud-sud-ouest/nord-nord-est. L'épaisseur de cet aménagement varie entre 0.10 et 0.30 m.

Dans la moitié nord de l'aire délimitée par cette structure est aménagé un empierrement très régulier, de forme rectangulaire, constitué de petits blocs et de cailloux; il semble venir buter contre le bord septentrional de l'anneau. L'épaisseur de cette structure n'est pas encore déterminée. À l'ouest de cet empierrement, des traces de sédiment rubéfié associées à de nombreux charbons de bois indiquent la présence d'un foyer.

Un troisième empierrement qui semble légèrement plus tardif s'appuie contre le même bord septentrional de l'anneau, mais forme une extension de 3 x 2 m vers l'extérieur de l'ensemble. De forme rectangulaire, cet empierrement est orienté sud-sud-est/nord-nord-ouest et semble donc un peu décalé par rapport aux deux autres.

L'ensemble des empierrements est directement associé à deux unités stratigraphiques de nature similaire: les structures sont disposées sur une couche de colluvions limono-argileuses grises assez sombres dénuées de graviers ou de cailloux. Elles sont recouvertes d'une couche de colluvions limoneuses brun-gris. Ces deux couches semblent être issues de sols naturels humifères.

Le mobilier directement associé aux empierrements est essentiellement de la poterie protohistorique dont au moins un récipient fin à fond plat. La quantité restreinte de matériel permet d'exclure une fonction domestique pour ce site. Toutefois, la fouille étant en cours, il n'est pas encore possible de fournir une explication fonctionnelle indiscutable pour les empierrements mis au jour. Pour l'heure, une fonction rituelle semble la plus probable. La datation des structures devra encore être précisée. La position stratigraphique permet d'envisager sans risque d'erreur un calage chronologique durant l'Âge du Bronze ou le Premier Âge du Fer.

Signalons finalement que les couches limoneuses situées au-dessus des couches et des structures protohistoriques ont livré une petite quantité de matériel très fragmenté sous forme de tessons de céramique, de fragments de tuiles, de résidus de fer ainsi qu'un objet en forme de tête d'épingle sub-sphérique en alliage métallique lourd (plomb et cuivre?) muni d'une tige en fer. La datation à l'époque gallo-romaine de cette pièce isolée devra encore être confirmée.

Matériel archéologique: céramique, tuile, verre, fer, alliage métallique.
Prélèvements: charbons (C14), sédiments.
Datation: archéologique, C14. Âge du Bronze; Ua-20069: 3550 ± 45 BP, 2030-1740 BC cal. 2 sigma.
SAEF (programme H189), R. Blumer.