CN 1224, 551 150/168 850. Altitude 510 m
Date des fouilles: juin-novembre 2001.
Site partiellement connu.
Références bibliographiques: ASSPA 77, 1994, 205.
Surveillance des travaux (pose de conduites et réaménagement de surface). Surface des fouilles: 1500 m².
Habitat.

La réalisation de projets immobiliers (Centre commercial COOP et Banque Raiffeisen), en 2001, sur le site de «Derrière le Temple» a contraint la Ville de Moudon à compléter le raccordement des canalisations au réseau existant. En 1971, lors de travaux publics dans le secteur, deux murs avaient été observés. Le quartier s'étant développé depuis et l'avenue de Cerjat devenue une artère de circulation importante, une fouille systématique n'était pas envisageable. Les recherches se sont donc restreintes au périmètre des interventions liées aux aménagements actuels.
Les fouilles de 2001 ont touché la partie orientale d'une zone d'occupation d'époque romaine (fig. 21). Il a été possible de déterminer ses limites d'extension vers le nord-est et le sud-est. Situé sur le versant gauche de la Broye, au bas de la faible pente que forme le terrain du côté nord-est de la ville, le mur 1 délimite la zone occupée vers la plaine. Le mur 2, perpendiculaire au mur 1, marque la limite vers le nord-est. En dehors de ces murs, aucune trace d'occupation n'a été constatée. L'absence d'artefacts dans les fosses de fondation témoigne de l'originalité des constructions.
La reconstitution permet de déterminer l'extension minimale d'une surface de 64 \times 20 m. Les murs 3 et 5, qui viennent s'appuyer contre le mur 1, subdivisent la surface en deux parcelles larges respectivement de 25 m et de 35.50 m. L'appartenance de la fosse 4 et du trou de poteau 6 aux structures antiques semble probable mais n'est pas assurée. L'altitude constante de la semelle du mur 1, située à 509.60 m, et la pente régulière des structures perpendiculaires témoignent de l'intégration des constructions dans la topographie existante. Le niveau d'implantation des fondations n'était plus conservé. Les terrassements modernes ont fait disparaître toutes les couches archéologiques jusqu'au terrain naturel. Il n'est donc pas possible de se prononcer directement sur la nature des sols et sur l'affectation de cette zone d'occupation. Les trouvailles de céramique, concentrées près du mur 2 dans un rayon très restreint, indiquent éventuellement l'emplacement d'un dépotoir.
La topographie générale du terrain, abstraction faite des nivellements dus à l'urbanisation des 19° et 20° s. et de l'endiguement de la Broye, n'a probablement guère changé depuis des millénaires. Elle permet de supposer une extension de l'habitat, vers le sud-ouest, jusque dans le secteur de l'église St-Etienne. Ici-même, à l'intérieur de l'église, lors des fouilles de 1971, quatre squelettes datant de l'époque romaine et orientés plus ou moins vers le nord-est avaient été retrouvés in situ. Leur situation en relation avec l'habitat est incertaine. Etant donné qu'aucun vestige ou indice de clôture n'y avait été constaté, il est probable que les sépultures se trouvaient hors les murs.
Au nord-ouest, à quelque 100 m de distance du mur 1, un mur de direction sud-ouest/nord-est (fig. 21,7) et les vestiges d'un petit bâtiment (fig. 21,8) situé au sud-est de celui-ci ont été mis au jour en 1993. Ces constructions témoignent éventuellement d'un alignement de maisons construites en bordure de la route vers Avenches. Les découvertes de 2001 renforcent les hypothèses de 1993 en ce qui concerne la permanence de l'orientation du cadastre urbain depuis l'époque romaine jusqu'au Moyen Âge. Elles donnent une première indication sur l'emplacement et la superficie du vicus de Minnodunum.

Mobilier archéologique: céramique. Datation: archéologique.
AAM SA, J. Sarott.