CN 1204, 2560336 / 1171878. Altitude 757 m.
Dates des fouilles: février-mars 2017.
Références bibliographiques: A. Lauper, avec une contribution de N. Schätti, Romont. Cité à redécouvrir. Pro Fribourg 104, 24-25. Fribourg 1994; CAF 14, 2012, 177-178; 18, 2016, 180.
Suivi de chantier, fouille (réaménagement du jardin). Surface de la fouille 75 m².
Habitat. Fortifications urbaines.

Les travaux de réaménagement du jardin de la cure protestante de Romont, située à l'angle nord-est de la vieille ville, ont permis de mettre au jour les vestiges de plusieurs constructions.
Le parement d'un mur en molasse est apparu à 5 m de distance et parallèle au bâtiment actuel. Un deuxième mur, de 0.8 m d'épaisseur, s'appuie perpendiculairement à la première structure découverte. Liées par un mortier gris-beige, ces maçonneries attestent la présence de constructions déjà au Moyen-Âge sur cette parcelle. Il s'agit vraisemblablement des vestiges d'une maison qui prolongeait vers l'est le rang septentrional de la rue des Moines. D'une largeur dans l'œuvre de 5 m, soit deux toises savoyardes, cette construction s'inscrit parfaitement dans le parcellaire médiéval.
Une dizaine de mètres plus à l'est, l'arase d'un important mur de molasse est apparue directement sous l'humus. Épais de 1.3 m, ce mur s'interrompt de manière nette au nord, où il devait probablement former un angle droit en direction de l'est. Aligné sur l'axe nord-sud de la ville, ce mur marque, en fait, le prolongement de l'enceinte orientale. Il présente la même épaisseur et le même aspect qu'un tronçon de muraille découvert en 2011 juste au nord de la parcelle explorée. Il s'agit donc très probablement des vestiges de l'enceinte médiévale: la taille des moellons de molasse et la présence de quelques fragments de briques dans la maçonnerie indiquent manifestement une phase de construction tardive.
Les structures découvertes suggèrent l'emplacement d'une tour, son mur sud est encore visible sur le plan cadastral de 1783. Ce mur ne faisait alors plus que fonction de mur de soutènement. La présence d'une tour à l'angle nord-est de la ville semble logique, cependant elle n'apparaît pas dans le projet de planification des nouvelles fortifications élaboré, semble-t-il, par le mathématicien fribourgeois Jean Juat vers 1635. Le projet prévoyait la construction d'une nouvelle enceinte bastionnée qui entourait les fortifications médiévales et les tours. Sur l'ensemble de la ville, les nouvelles fortifications conçues par Juat se trouvaient suffisamment éloignées des anciennes pour permettre le maintien des tours médiévales, à l'exception du côté nord-est où la pente est la plus raide et le nouveau tracé était, par conséquent, proche du tracé médiéval. C'est probablement pour cette raison qu'aucune tour médiévale ne figure plus dans la nouvelle organisation des fortifications du début du 17ᵉ siècle. Toutefois, seules de nouvelles investigations archéologiques permettraient de vérifier l'effectivité présence d'une tour à cet endroit.

Datation: historique/archéologique.
SAEF, G. Bourgarel.