CN 1185, 569 870/192 180. Altitude 456-460 m.
Date des fouilles: mars 1997.
Références bibliographiques: H. Bögli, Grabungen der Fondation Pro Aventico in den Jahren 1964 bis 1971, ASSPA 57, 1972-73, 284s.; E. Secrétan, BPA 2, 1888, 48s.; F. Jomini, BPA 9, 1907, 24s.; H. Bögli, fouilles des années 1966-1968, BPA 20, 1969, 70s.; BPA 39, 1997 (à paraître).
Sondages préliminaires (construction et équipement de trois villas jumelées). Surface fouillée env. 200 m².
Habitat(?). Église(?) et cimetière chrétiens.

Au printemps dernier, un avant-projet immobilier affectait sur plus de 3000 m² tout un pan du versant sud-est de la colline de la ville, en contrebas de l'amphithéâtre. Cette région archéologique était considérée comme l'une des plus sensibles du site depuis que les fouilles de 1967, réalisées dans la parcelle aval contiguë, avaient mis au jour les restes d'un bâtiment tardif interprété comme les vestiges potentiels d'une des premières églises chrétiennes d'Avenches, qui se serait superposée à un ensemble de sépultures remontant peut-être au Bas-Empire. Devant cette menace, une campagne d'une vingtaine de sondages a été orchestrée sur l'emprise de la parcelle concernée, qui se fractionne en deux terrasses.
Ces investigations préliminaires n'ont mis en évidence aucune sépulture, ce qui laisse supposer que le secteur funéraire ne s'étend pas au-delà de la frange riveraine de l'ancien axe routier romain arrivant depuis la Porte de l'Ouest. Seuls quelques vestiges d'aménagements tardifs (fondations grossières de blocs architecturaux en réemploi) sont apparus en limite sud de propriété et peuvent correspondre à la limite d'extension du complexe religieux présumé. En revanche, plusieurs vestiges de l'époque romaine sont apparus, essentiellement concentrés sur la moitié inférieure de la parcelle. Ils présentent des orientations différentes, signalant sans doute des phases distinctes, et sont associés à une importante épaisseur de couches archéologiques dont les niveaux inférieurs n'ont pu être atteints en dépit de la profondeur de certains sondages (-3.50 m).
La terrasse supérieure recèle une faible densité de vestiges, conséquence sans doute d'un nivellement récent, suivi de la construction d'une ferme à cet emplacement. On note cependant la présence de quelques murs et d'un grand portique aménagé en bordure de terrasse. Celui-ci dominait un ensemble de constructions se développant sur la plate-forme inférieure et parmi lesquelles se trouve un bâtiment avec salle absidiale ou polygonale ayant subi plusieurs réfections. C'est probablement au même corps de bâtiment qu'appartiennent une série de pièces hypocaustées, particulièrement bien conservées et doublées d'une galerie (sanitaire?) à l'arrière. Une cour doit séparer cet ensemble d'un deuxième groupe de bâtiments aux locaux plus modestes, qui ont pu assumer une fonction utilitaire, voire artisanale, comme semblent l'indiquer les nombreuses scories métallurgiques présentes sur les sols de terrazzo de ces pièces.
Les indices récoltés ne permettent pas, pour l'instant, de déterminer la fonction de ces bâtiments. Il faut cependant signaler, parmi les trouvailles, une dédicace à Mercure sur un support en bronze (BPA 39, 1997, à paraître). Sa présence ici peut s'expliquer par le voisinage du quartier religieux de la Grange-des-Dîmes, dont l'extension dans cette direction n'est justement pas connue. Toutefois, le contexte de découverte - parmi les déblais issus de l'ouverture mécanique d'un sondage - d'un objet apparemment isolé incite naturellement à la prudence. Seules les fouilles d'envergure programmées sous réserve de réalisation du projet peuvent permettre de savoir si l'on est en présence d'un ensemble à caractère public, religieux ou simplement privé. L'équipement des constructions nouvelles nécessitera en outre une fouille complémentaire à l'intérieur de la zone funéraire au sud, secteur clé pour la problématique de l'occupation du Bas-Empire et du Haut Moyen Age.

Investigations, documentation: C. Agustoni
Datation: archéologique.
Fondation Pro Aventico-MHAVD, J. Morel.