CN 1205, 568 520/174 550. Altitude 696 m.
Date des fouilles: dès le 28.6.2004 - en cours.
Références bibliographiques: ASSPA 84, 2001, 237; CAF 3, 2001, 50; AS 26, 2003, 4, 39; ASSPA 87, 2004, 387; P.A. Vauthey/S. Garnerie-Peyrollaz, Estavayer-le-Gibloux rattrapé par son passé. Grandeur et décadence des thermes staviacois. CAF 6, 2004, 168-201.
Sondages et fouille de sauvetage programmée (construction d'une halle polyvalente). Surface de la fouille env. 1200 m².
Sanctuaire, constructions annexes, dépôts divers, tombe.

Le Service archéologique fribourgeois a été appelé à poursuivre ses recherches à l'emplacement d'un vaste chantier de construction au centre du village d'Estavayer-le-Gibloux. Des interventions récentes sur ce territoire communal situé au pied du Gibloux ont confirmé la présence d'une luxueuse villa dotée de thermes de grande taille (plus de 700 m²).
La reprise des fouilles à proximité immédiate du bâtiment partiellement dégagé en 2003, soit à quelque 200 m de la zone thermale de la villa, a permis de mettre au jour plusieurs constructions groupées présentant pour la plupart des orientations divergentes. On reconnaît en particulier le plan caractéristique d'un temple gallo-romain. Établi sur un replat au milieu d'une pente orientée vers le ruisseau du Glèbe, le bâtiment de forme quadrangulaire mesure environ 10.50 m de côté alors que sa cella carrée présente une largeur de 4.70 m. En face de la façade principale orientée vers l'est a été découverte une grande dalle de molasse qui pourrait avoir servi de soubassement à un autel. Un chemin menait au sanctuaire depuis le nord-est.
Sur le talus dominant le temple subsistaient les fondations d'une petite construction quadrangulaire large de 2.80 m. L'érosion a malheureusement fait disparaître toute trace du contenu d'origine de cet édicule, seule construction (chapelle?) de la zone à respecter l'orientation du temple.
L'intervention a également permis de connaître les dimensions du bâtiment partiellement exhumé l'année précédente, distant de 5 m seulement du temple. La fonction de ce bâtiment de plan quadrangulaire (env. 14 × 12 m) dégagé superficiellement ne peut pour l'heure être précisée. Le site a également révélé ici et là des alignements de galets ainsi que des concentrations de tuiles. La forte exposition de la zone au ruissellement des eaux de surface a nécessité le creusement de fossés.
L'ancienne appellation du lieu, «Au Grand Clôs», pouvait suggérer l'existence d'un mur de clôture autour du sanctuaire, ce d'autant plus qu'une prospection aérienne avait révélé quelques dizaines de mètres plus au sud une longue traînée rectiligne courant sur plus de 80 m. Malheureusement, aucune structure de ce type n'a été localisée au nord de la zone fouillée, soit entre la pars urbana de la villa et le sanctuaire. La prudence s'impose toutefois dans la mesure où le site est parcouru de nombreux drains modernes, certains étant constitués de fossés remplis de galets soigneusement disposés susceptibles de prêter à confusion.
Le matériel récolté témoigne d'une fréquentation du site de la fin du 1er S. av. J.-C. à la 2e moitié du 4e s. apr. J.-C.
Une série de sondages a par ailleurs porté sur l'ensemble de la zone à construire. Ces investigations ont débouché sur la découverte d'un niveau protohistorique en amont du temple, d'une tombe à inhumation dépourvue de mobilier à proximité de la partie résidentielle de la villa (proche de l'église) ainsi que de fondations de bâtiments médiévaux et modernes.

Matériel anthropologique: 1 squelette humain (époque indéterminée).
Faune: squelettes et ossements animaux.
Datation: archéologique. La Tène finale-4e s. apr. J.-C.; 14°-18e s. SAEF, P-A Vauthey.